On a beaucoup parlé de l’UNESCO lorsque les États-Unis menacèrent puis décidèrent de s'en retirer. L'auteur nous explique clairement les raisons qui ont motivé ce malaise à l'égard de l'UNESCO, ainsi que les mesures qui ont été prises pour y remédier. Le lecteur pourra constater que malgré la bonne volonté générale, le débat sur la crise budgétaire de l'Organisation s'est soldé par un échec total, et que, malheureusement, c'est là un des domaines les plus sensibles.
L'UNESCO à l'heure des réformes
Depuis les accusations spectaculaires portées par le gouvernement américain à rencontre de l’Unesco, la crise de celle-ci a empiré. Le départ des États-Unis semble devoir entraîner bientôt celui de la Grande-Bretagne et de Singapour (1). Divers autres pays occidentaux subordonnent le maintien de leur présence à l’introduction de réformes significatives dans presque tous les niveaux du fonctionnement de l’Organisation. Dans l’ensemble, les États membres émettent des critiques de plus en plus ouvertes (qui n’épargnent même plus la personne du directeur général) et attendent les résultats de la 23e session de la Conférence générale — laquelle aura lieu à Sofia en automne 1985 — avant d’arrêter leur position vis-à-vis des problèmes institutionnels de l’Unesco. Cette dernière se trouve dans une situation sans précédent : avant elle, nul élément du système des Nations unies n’avait eu à affronter une crise de confiance générale mettant en cause non seulement ses orientations politiques et ses méthodes de gestion, mais jusqu’à son propre projet fondamental (2). D’évidence, le salut dépend maintenant de sa volonté et de sa capacité d’autoréforme.
On traitera ici de la problématique de la réforme de l’Unesco avant de passer en revue le premier train de mesures envisagé à cet égard au sein de l’Organisation depuis 1984.
La problématique de la réforme de l’Unesco
La question de la réforme de l’Unesco apparaît liée à la nécessité de porter remède au phénomène fondamental communément appelé « politisation ». Bien que sémantiquement peu approprié, le terme générique de « politisation » recouvre deux réalités du système international contemporain : l’interdépendance des enjeux politiques inhérents aux problèmes internationaux et l’hétérogénéité conflictuelle croissante des objectifs poursuivis par les États au sein des organisations internationales. Source de dysfonctionnements multiples, la « politisation » est devenue un phénomène propre à l’ensemble des institutions spécialisées des Nations unies dont elle affecte :
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