Politique et diplomatie - Démocratie et diplomatie : la doctrine Reagan existe-t-elle ?
Le président Reagan n’est pas le premier chef de l’exécutif américain à donner son nom à une doctrine. Depuis 1945, il y a eu celles de Truman, Eisenhower, Nixon et Carter. Besoin, pour les moyens d’information, de personnaliser les interventions extérieures, de les identifier à une responsabilité ? Sentiment que « l’homme le plus puissant de la Terre » peut remodeler le monde, s’il est en mesure de le réduire à un discours global et cohérent ? Mais, entre l’ère Truman (1945-1949) et l’ère Reagan (depuis 1981), les États-Unis ont parcouru tout le cycle de « la présidence impériale ».
Celle-ci naît au carrefour des deux questions permanentes de la diplomatie américaine : comment faire assumer à un peuple, convaincu que sa terre, son pays doivent demeurer à l’abri des fluctuations de la planète, la mission de première puissance du monde ? Dans « le conflit du siècle » entre libéralisme et communisme, quelle stratégie opposer à l’« hydre rouge » ? Dans ce tournoi moderne, le président des États-Unis se dresse tel un champion confronté à la corruption du monde. Le combat est en principe simple, transparent. En fait, chaque doctrine se révèle être une étape dans cette confrontation toujours décevante entre l’idéalisme américain et les complexités de chaque situation.
Seul un historique permet de comprendre le rôle tout à fait spécifique de la doctrine dans la politique américaine. Elle donne au président un instrument pour saisir les enjeux planétaires ; mais, en définitive, elle révèle surtout les difficultés de toute politique morale.
Il reste 90 % de l'article à lire
Plan de l'article