Ancien attaché naval à Moscou, l'auteur s'est passionné pour le monde soviétique : il décrit ici l’âme russe et montre que nous, Occidentaux, devrions faire table rase d’idées reçues sur les réactions du peuple soviétique face à certaines situations, actuelles ou futures possibles.
L'héritage russe dans la stratégie générale soviétique
La démarche qui consiste à chercher une continuité entre la Russie des tsars et l’Union Soviétique n’est certes pas originale. Un grand nombre d’auteurs ont évoqué ce problème sous toutes ses formes, et la difficulté, quand on veut y voir clair, serait plutôt l’abondance des jugements définitifs et en général affirmatifs sur le sujet.
À cette abondance d’analyses ou de démonstrations de seconde main s’ajoutent, pour l’étranger qui vit en URSS et qui connaît un peu l’histoire de la Russie, toutes les observations qu’il peut faire chaque jour, et qui évoquent irrésistiblement des souvenirs de lecture.
La petite histoire nous fait découvrir des procédés très soviétiques. Ce fut Pierre le Grand qui inventa le passeport intérieur ; la Grande Catherine faisait construire des cheminées d’écoute dans les chambres des invités. Lorsque le marquis de Custine fit en 1839 un voyage en Russie il en rendit compte dans un ouvrage très sévère pour ce pays : « Les lettres de Russie ». Ulcéré, le tsar paya grassement quelques auteurs français, d’une part pour publier des éloges sur son pays, d’autre part pour salir Custine, que ses mœurs spéciales rendaient vulnérable.
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