À propos de l'ouvrage de Jean Autin, Foch ou le triomphe de la volonté (Librairie académique Perrin, 1987, 428 pages), récompensé par le Prix d'Académie, médaille de vermeil.
À travers les livres - Foch ou le triomphe de la volonté
L’éditeur le souligne sur la couverture du livre : il n’existe que très peu d’ouvrages consacrés au maréchal Foch, « comme si la droiture et la rigueur de sa vie publique et privée avaient découragé les biographes ». Et de fait, à quelques rares exceptions près, ne figurent dans l’abondante biographie citée par M. Jean Autin que des livres relativement anciens, n’abordant pour la plupart que des périodes bien particulières de la vie du maréchal.
Fait du hasard, sensiblement à la même date, M. Marc Ferro a publié une biographie du maréchal Pétain. Si les destins de ces deux maréchaux de la Première Guerre mondiale se sont croisés à de multiples reprises, le but poursuivi par M. Autin ne saurait être de réhabiliter un homme controversé. Bien au contraire, il nous fait revivre un personnage admiré et respecté. Il nous offre un livre exhaustif et sûr, bien arrimé aux documents publiés et aux archives ainsi qu’à des pièces rares communiquées par la famille. Sur certains points, ses investigations éclairent d’un jour nouveau l’itinéraire particulièrement exemplaire du maréchal. Il s’attache, grâce au concours d’un graphologue — méthode que n’eût certainement pas réprouvée Fernand Braudel — et aux échanges de courrier multiples et réguliers avec son épouse, à tracer progressivement un portrait précis du caractère et des comportements de Foch.
Mais il y a plus. M. Jean Autin nous propose une véritable thèse en établissant une étroite comparaison entre le maréchal et le général de Gaulle. Il l’énonce sans ambiguïté dans son épilogue et il la soutient avec beaucoup de rigueur tout au long de son ouvrage en procédant par petites touches pour conclure : « Tous deux se sont fait à quelque vingt-cinq ans de distance une même et certaine idée de la France ». Qu’elle soit jugée séduisante ou audacieuse, cette thèse est passionnante et originale.
Il reste 87 % de l'article à lire