Le respect des droits de l'homme est un sujet difficile car il y a loin des souhaits à la réalité. M. Ghebali l'a déjà abordé dans le cadre de la CSCE. L'auteur l'étudie d'une façon très objective : c'est ainsi qu'il constate que jamais les textes sur cette question n'ont été aussi nombreux, mais malheureusement jamais les violations des droits de l'homme n'ont été aussi grandes !
Relations internationales et diplomatie des droits de l'homme
Sur le plan national, la reconnaissance et la protection des droits de l’homme ou des libertés fondamentales constituent déjà un phénomène ancien (Bill des droits et grande Charte de 1215 en Angleterre, Déclarations américaine et française de 1787 et 1789) ; sur le plan international, il faudra attendre le XXe siècle, notamment le second après-guerre, pour que la communauté internationale, tant à l’échelle mondiale que régionale, organise à son tour des garanties minimales et des systèmes de protection pour assurer à l’individu la défense de ses droits fondamentaux.
Rappelons pour mémoire que la société internationale contemporaine comprend environ 170 États souverains, dont 159 membres de l’ONU, et qu’une cinquantaine de pays seulement sont démocratiques, au sens occidental du terme, et respectent en gros les droits de l’homme. En d’autres termes, les deux tiers des États du monde sont soit des États totalitaires, des dictatures civiles ou militaires, soit des États autoritaires dont les régimes violent et bafouent ouvertement les libertés fondamentales des citoyens (1). Les rapports annuels élaborés par « Amnesty international » sur la pratique de la torture dressent la liste de cette majorité de gouvernements européens, africains, asiatiques et latino-américains qui ne respectent pas l’éminente dignité de la personne humaine.
L’actualité internationale la plus récente souligne bien que dans les années 80 la question des droits de l’homme est devenue — médias et interdépendance des États obligent — une question prioritaire, centrale, tant dans les relations Est-Ouest que Nord-Sud. Pratiquement tous les États, socialistes ou capitalistes, industrialisés ou en voie de développement, grands, moyens ou petits, sont obligés de pratiquer ce qu’on peut appeler une « stratégie » ou une « diplomatie des droits de l’homme ». Les superpuissances en ont une, les États membres de la CEE aussi ; les États tiers-mondistes n’y échappent pas non plus. Ce qui la rend spécialement difficile ou pour le moins délicate, c’est le sacro-saint principe de la souveraineté des États, l’absence de consensus sur la question et l’inévitable politisation en la matière.
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