Correspondance - Doit-on réarmer la Ligne Maginot ?
Cinq ans à peine se sont écoulés depuis la Libération et déjà on nous demande à nouveau de faire face à un péril venant de l’Est. Au moment où l’on réorganise l’Armée et où l’on cherche des crédits pour la réarmer, certains se demandent si l’on ne pourrait tirer parti dans nos plans de défense des restes de la ligne Maginot, dont l’édification nous a coûté tant de sacrifices.
Je sais que la mode est aujourd’hui, tout comme aux premiers jours de 1914, de décrier la fortification et de déclarer sa faillite. Des critiques militaires parmi les plus en vogue la déclarent inutile sinon nuisible. Les arguments pour la condamner ne manquent pas ; la chute presque sans lutte des forts d’Anvers, l’assaut victorieux du mur atlantique par les alliés, le franchissement de la ligne Siegfried, et à ceux qui objectent des raisons techniques et qui font valoir la conception unique au monde de la ligne Maginot, on oppose la chute de l’ouvrage de La Ferté près de Sedan.
Il est vrai que l’on avait forgé avant 1939 le mythe de la ligne Maginot infranchissable. La ligne Maginot nous mettait à l’abri de toute agression et nous dispensait de tout autre effort – c’était là un article de foi – un dogme quasi religieux. Des millions de Français ont été trompés dans leur croyance et brûlant les dieux qu’ils avaient adorés, ils affirment aujourd’hui que cette fortification qui a déçu leurs espoirs ne peut avoir aucune valeur.
Cependant ceux qui ont subi victorieusement l’attaque de l’ennemi bien après que la ligne Maginot entière ait été débordée par le nord-ouest continuent à croire que la ligne Maginot avait une valeur certaine.
Nous ne voulons pas ici recréer une foi trompeuse, mais nous estimons que cette question doit être revue sans parti pris et qu’un examen objectif amènera un rajustement nécessaire de l’opinion.
La fortification a une valeur
La fortification a une valeur, du point de vue militaire, tout comme les chars – mais les fortifications ne sont pas plus imprenables que les chars ne sont indestructibles. Ils obligent seulement l’ennemi qui veut les abattre à y mettre le prix et à mettre en œuvre des moyens spéciaux, qui dans le cas de la fortification deviennent rapidement exceptionnels.
Voyons les raisons qui permettent à certains de nier avec une apparente logique toute valeur à la fortification. La guerre moderne, dit-on, n’est plus une guerre de position, mais grâce aux blindés et à la motorisation elle est devenue essentiellement une guerre de mouvement – que ferait-on alors des fortifications ? Ce raisonnement ne tient pas devant le témoignage de l’histoire – Napoléon dont la stratégie sort de modèle pour la guerre de mouvement prenait soin d’appuyer ses mouvements sur un réseau de places fortes qui lui servaient de bases. Au cours de la dernière guerre, dans la campagne de Russie, les blindés allemands qui fonçaient à pleine vitesse pour enfoncer des coins dans le dispositif ennemi avaient pour consigne de se fortifier, dès qu’ils étaient arrêtés. Au moindre arrêt ils s’enterrent, puis apparaissent les abris en rondins et si la stabilisation dépasse 2 semaines des bétons sont construits. De leur côté, les Russes construisent inlassablement des casemates. Mais on n’hésite pas à déclarer périmée l’expérience de 1942-1943 et à tirer argument du fait qu’aucun béton n’a été construit par les Américains en Corée. Rappelons à ce sujet simplement qu’il faut 2 semaines pour construire une casemate, 3 semaines pour qu’elle durcisse et soit utilisable – et que le transport du ciment, des fers et des bétonnières à partir des États-Unis aurait demandé 3 semaines de transport – en supposant qu’il n’y ait pas eu de fret plus urgent. Ces délais ne sont pas compatibles avec l’allure que la campagne de Corée avait jusqu’à ces derniers temps.
On prétend, par ailleurs, que les armes nouvelles et les méthodes d’assaut modernes rendent toute fortification intenable. La chute accélérée des forts Belges en 1940 – du mur atlantique et de la ligne Siegfried en 1944-1945 semble donner un certain poids à cet argument.
Dans le cas de la ligne Siegfried et du mur Atlantique point n’est besoin d’invoquer d’armes nouvelles – l’insuffisance technique de cette fortification suffit amplement à justifier sa perte. Depuis des siècles, les sapeurs savent qu’une embrasure frontale – c’est-à-dire ouverte en direction de l’ennemi est irrémédiablement condamnée ; un canon bien placé arrive au bout de quelques coups à placer un coup au but. Or, dans la ligne Siegfried, les trois quarts des casemates tiraient en écharpe c’est-à-dire à 45° et permettaient le tir d’embrasure. Le reste tirant en flanquement ou à revers présentait à l’assaillant des murs en béton verticaux d’une épaisseur insuffisante. Quant au mur de l’Atlantique, c’est un vrai jeu de passe-boules pour canons de marine.
Les Allemands avaient préconisé une nouvelle manière d’attaquer les forts : grâce à l’artillerie lourde ils créaient aux environs immédiats du fort des entonnoirs, très profonds (5 à 10 mètres) par lesquels des sapeurs pouvaient s’infiltrer jusqu’à une dizaine de mètres des embrasures des casemates et des tourelles qu’ils attaquaient au lance-flammes et à l’explosif. Ce genre d’attaque a réussi contre le fort de La Ferté, seul ouvrage de la ligne Maginot régulièrement défendu qui soit tombé ; mais, ce n’est là qu’une réédition de la bonne vieille attaque pied à pied datant d’avant Vauban, revue et remise à la mode du jour. Elle a pu réussir principalement parce que l’ouvrage de La Ferté avait été préalablement privé de ses armes essentielles. Nous verrons plus loin comment.
À Sébastopol, ces moyens n’ont pu venir à bout des fortifications russes. Les Allemands piétinent deux mois devant la place forte – deux mois pendant lesquels l’armée russe débordée peut se reprendre. Ils n’en viennent à bout que par des moyens classiques : des canons géants, le mortier Thor de 600 mm et le canon de 800 mm.
Sans aller plus loin – peut-on condamner toute la ligne Maginot pour la chute d’un fort ? En 1914-1918 on a pris et repris les ouvrages de Verdun–Douaumont, Vaux ont changé plusieurs fois de mains et tous au lendemain de cette guerre sont unanimes à reconnaître la solidité des fortifications.
L’ennemi peut détruire des fortifications – certes – mais a-t-on abandonné les chars parce qu’ils sont arrêtés par le moindre champ de mines, et alors qu’ils sont percés par n’importe quel bazooka ? Abandonne-t-on la marine parce qu’on n’a encore jamais pu construire de navire qui ne puisse être coulé – ou l’aviation parce que chaque guerre fait une hécatombe d’appareils ?
D’une qualité exceptionnelle la ligne Maginot avait ses défauts
Plusieurs faits émergeaient de l’expérience des combats de Verdun. Sur le plan technique, c’est d’abord la confirmation de la tourelle à éclipse de Verdun qui s’est montrée quasi invulnérable. En position de repos, le toit de la tourelle en acier de grande épaisseur repose sur des voussoirs également en acier, formant une cloche prise dans un bloc de béton armé de plusieurs centaines de mètres cubes. Rien n’émerge, rien ne dépasse. Ces tourelles ont encaissé sans dommage des coups au but de 420. En position de tir, la tourelle n’émerge que de 50 centimètres pendant quelques secondes. On s’est aperçu, par contre, que tous les organes trop légers (moins de 200 m3) s’ils n’étaient pas détruits pouvaient être renversés et rendus inutilisables. On s’est rendu compte également que la fortification devait disposer d’une ventilation puissante et d’abris en caverne où les combattants puissent se reposer à l’abri du bruit et des vibrations démoralisantes du béton. Les quelques rares cloches de guetteur ont permis de confirmer que tout organe faisant saillie et présentant une embrasure de front pouvait être rendu inutilisable pour des armes de petit calibre. Enfin, le manque d’armes à tir courbe pour tirer dans les entonnoirs créés par l’artillerie s’est fait terriblement sentir dans la défense rapprochée.
Sur le plan tactique, on a vérifié la solidité d’ensembles fortifiés étendus, constitués par des forts, des tranchées, des casemates, etc. alors que les forts isolés (Manonviller) n’ont pu résister.
La ligne Maginot a été conçue en tenant compte de ces expériences. C’était un immense ensemble qui devait s’étager en profondeur et former une ligne continue. Les piliers de cette ligne de défense étaient les gros ouvrages. Ces forteresses possédaient plusieurs tourelles éclipsables armées de canons, de mortiers ou de mitrailleuses, ainsi que plusieurs casemates. Tous les organes actifs étaient reliés par des puits profonds à un réseau de galeries souterraines, aux casernes et magasins et aux entrées reportées à plusieurs kilomètres à l’arrière. Ces abris profonds étaient à l’abri de toutes les bombes et de tous les obus – la plupart d’entre eux seraient encore à l’abri de la bombe atomique du type Hiroshima. La ventilation mettant tout l’ouvrage en pression permettait de braver les attaques par les gaz. Ces ouvrages étaient reliés par une chaîne de casemates que les journalistes ont baptisées depuis « fortins » réalisant une ligne de feu continue – mais qui n’ont jamais été prévus comme des organes invulnérables. Le tout, disons-le encore, constituait un ensemble d’une force encore jamais égalée en fortification. Mais comme toute réalisation, celle-ci a comporté des imperfections, dont certaines risquaient de compromettre le tout.
Tout d’abord, les armes à tir courbe pour la défense rapprochée ont fait défaut. Il avait été prévu des mortiers ou lance-bombes de 60 mm. On n’a jamais réussi à mettre au point cette arme – qui n’a été mise en place qu’en de rares ouvrages –où elles n’ont donné que des déboires. Les ouvrages étaient donc désarmés pour agir de l’intérieur contre des assaillants s’infiltrant dans des entonnoirs profonds créés par des tirs d’artillerie de gros calibre.
Une autre erreur a été la multiplication des cloches de guetteur.
On savait que la cloche fixe, dépassant de près de 1 mètre des blocs de béton, était exposée à une destruction rapide malgré ses 20 centimètres de blindage. On n’a cependant pas voulu renoncer à la possibilité de voir ce qui se passait à proximité et on a voulu en profiter pour agir par le tir d’un fusil-mitrailleur. C’était, là, mettre le doigt dans un dangereux engrenage. – Partant d’une cloche pour fusil-mitrailleur on a créé, pour des cas exceptionnels, des cloches pour « arme mixte » (canon de 37 et 2 mitrailleuses). Puis on a cru pouvoir remplacer les tourelles éclipsables par ces cloches beaucoup plus économiques. – C’est ce qu’on a fait dans les forts de la « 2e manière » construits aux environs de 1936 et postérieurement.
Cette erreur capitale a causé la perte de l’ouvrage de La Ferté. L’armement principal de ce fort vers l’avant était une cloche d’arme mixte, avec une rotule fixe – permettant de tirer à l’intérieur d’un angle de 45°. De nuit, les Allemands ont mis en batterie une pièce de DCA de 88 mm à 1 000 mètres environ en face de cette cloche. Au petit matin, quelques coups ont suffi pour mettre un obus au but – désarmant l’un des 3 blocs du fort. Comme cet ouvrage placé à l’extrême ouest de la ligne manquait d’appui latéral et qu’il n’avait pas d’arme à tir courbe, l’assaut par cheminement dans des entonnoirs a été exécuté presque comme au polygone.
S’ils ont donné une large publicité à la prise de l’ouvrage de La Ferté, les Allemands ne se sont guère vantés des résultats des attaques sur d’autres ouvrages tels que le Hochwald ou le Schœnbourg après encerclement par le sud. Ce dernier ouvrage a été attaqué par des canons de 380 et de 420 ainsi qu’au stuka avec bombe de 1 000 kilos. L’artillerie n’a réussi qu’à faire de vastes entonnoirs dans la terre – sans entamer le béton de plus de 1 mètre lorsque ses obus étaient au but. Le stuka bénéficiait de l’absence de DCA repliée avec les troupes des intervalles. Il s’est attaqué à la casemate d’entrée – qu’il a endommagée sans la détruire. Au fond de l’ouvrage les défenseurs qui étaient au repos se doutaient à peine des attaques.
Les erreurs dans l’emploi de la fortification
Les erreurs tactiques ont eu des conséquences autrement graves que les simples erreurs techniques. Le but de toute fortification est de pouvoir résister sur un front défensif avec des effectifs réduits. L’attaque de la fortification oblige l’ennemi à mobiliser des moyens exceptionnels, alors que l’existence d’une ligne fortifiée permet d’économiser sur les effectifs fixés dans la défensive et d’en libérer le maximum pour constituer une masse de manœuvre mobile pour attaquer l’ennemi.
On a oublié l’enseignement d’un Foch qui a bien préconisé la ligne Maginot pour abriter la France – mais qui, dans ses cours à l’école de guerre, comme dans son action en tant que chef a toujours prôné les vertus de l’offensive, seule capable de donner la victoire.
L’erreur est visible dès 1936 lorsqu’on occupe les ouvrages. Ceux-ci ont été prévus pour 200 à 400 hommes, exceptionnellement 500 à 600, ils reçoivent des garnisons doubles ou triples, allant par endroits jusqu’à 3 000 hommes. Il en est de même des casemates – puis on bourre les intervalles. Sur une ligne déjà forte on accumule les moyens et les effectifs. En septembre 1939, les effectifs pléthoriques des secteurs fortifiés sont doublés par des divisions en campagne qui se superposent aux troupes de forteresse et plantent leur tente jusque sur les ouvrages. On s’apercevra bientôt qu’il ne reste sur les grands arrières que des réserves insuffisantes composées pour la plupart de classes anciennes mal armées ! Les moyens réunis pour l’attaque en Belgique paraissent bien modestes à côté de ce qu’aurait dû être la masse de manœuvre de l’armée française. Une bonne gestion des fonds de l’armée aurait exigé qu’on réserve à l’équipement de la masse de manœuvre des moyens au moins équivalents à ceux affectés à la ligne Maginot. Les méfaits d’un pacifisme mal compris, qui nous a privés de toute force offensive, ont été aggravés par une conception erronée du rôle des fortifications.
Sur le plan local on constate également un manque de moyens mobiles. On se fie trop aux moyens statiques – aux forces en position. Il n’est pas fait une part assez large à la contre-attaque. Lorsqu’on affirme que des fortifications ne peuvent pas se défendre contre une attaque rapprochée s’infiltrant à l’abri des entonnoirs créés par l’artillerie, on sous-entend que le défenseur reste terré dans son béton. Cependant s’il est obligé de se protéger sous terre pour échapper au déluge de fer que déverse le bombardement destiné à détruire le béton, rien ne l’empêche de sortir au moment où l’assaillant passant à l’assaut, l’artillerie est obligée de lever ses tirs. À ce propos il m’a été rapporté que, lors de l’assaut des ouvrages, les Allemands craignaient surtout les contre-attaques des chars débouchant des larges galeries des entrées. Or, ces chars que les Allemands supposaient – parce qu’ils étaient dans la logique des choses, notre commandement les avait oubliés – et ce n’est que vers mai 1940 qu’on dota les gros ouvrages d’un ou deux vieux chars FT dont les unités blindées ne voulaient plus.
Possibilités actuelles de la ligne Maginot
Du point de vue technique nous estimons que les gros ouvrages de la ligne Maginot ont gardé toute leur valeur. Leurs réseaux de communications souterraines, leurs casernes, leurs magasins constituent des abris à l’épreuve de toutes les armes connues – y compris la bombe atomique. Les tourelles éclipsables sont toujours des armes redoutables dans la lutte aux moyennes distances contre l’infanterie et les chars. La défense rapprochée déficiente pourrait être complétée de façon économique par de puissants lance-flammes alimentés par des réservoirs bien abrités et pouvant atteindre des portées de 100 mètres grâce à des installations fixes – qui ne craignent ni le poids, ni l’encombrement. En effet, la flamme lèche le terrain et pénètre dans les entonnoirs et on peut donner une forme incurvée au jet de flammes en diminuant la pression d’éjection du gel incendiaire. L’emploi de cette arme avait été proscrit dans la ligne Maginot pour des raisons humanitaires – mais puisque toutes les armées en campagne utilisent le lance-flammes on ne voit pas pourquoi la fortification se priverait d’une arme aussi commode et économique à laquelle l’installation fixe permet seule de donner tout son rendement.
Quelle peut être la valeur de cette fortification dans un plan d’ensemble, où la première ligne de défense se trouve sur l’Elbe ? Elle peut évidemment jouer le rôle d’une deuxième ligne – derrière laquelle les éléments amis pourraient se regrouper en cas de revers. – Position solide qui permettrait d’attendre les renforts. La distance entre les deux lignes n’est pas exagérée : elle répond précisément à l’accélération des guerres modernes – qui ont rétréci l’espace – Mais là ne se bornerait pas son rôle. Il ne faut pas oublier la nécessité d’organiser la défense en surface pour parer au danger des troupes aéroportées et la difficulté de protéger les réserves contre les attaques aériennes. Dans cet ordre d’idées les gros forts – qui se trouvent groupés dans certaines zones peu étendues pourraient servir de noyaux à des centres d’action contre les troupes aéroportées. Les ouvrages occupés par de faibles garnisons de spécialistes serviraient de magasins invulnérables aux éléments mobiles stationnés à proximité. Le périmètre délimité par plusieurs ouvrages servirait de base à ces éléments et leur offrirait la possibilité de s’accrocher en cas de revers dans une zone où ils ne seraient pas gênés par la population civile. Il faudrait évidemment éviter la dispersion de ces troupes de défense du territoire dans les casemates et aussi de gonfler les effectifs des ouvrages – qui devraient être juste suffisants pour éviter leur capture par surprise. Les éléments mobiles restent l’élément important qui s’appuie sur la fortification sans en être prisonnier.
C’est en fonction de ce rôle qu’il conviendrait de mesurer et de répartir l’effort de remise en état et les crédits alloués.
Sous ces réserves, la fortification peut jouer un rôle dans notre défense – au même titre par exemple que la marine, les chars ou l’artillerie. C’est une partie dans un ensemble – sans valeur si on fait abstraction du reste – mais qui contribue à consolider l’ensemble. Il faut se garder d’attribuer à la fortification une valeur absolue et d’en faire une panacée – mais il est tout aussi absurde de vouloir volontairement s’en priver lorsqu’elle existe.
À ceux qui persistent à nier toute valeur à la fortification, je poserai une question. Si des parachutistes venaient à occuper une partie de la ligne Maginot et s’en servaient de base d’où partiraient des attaques contre les communications d’une armée engagée en Allemagne et ravitaillée par les ports français, croit-on qu’il serait facile de les déloger de cette position formidable – surtout s’ils étaient assurés de trouver dans les souterrains des provisions et des munitions préparées par des sympathisants ?