Les missions aériennes tactiques de 1945 à 1951
En 1945, le général Arnold, chef de l’aviation américaine pendant la seconde guerre mondiale et son véritable créateur, a ainsi défini, d’une façon tout à fait schématique, le rôle de l’aviation à la fin du dernier conflit :
« La première tâche de l’aviation est de conquérir la maîtrise de l’Air, de sorte qu’éliminée ou neutralisée, l’aviation ennemie ne puisse s’opposer à l’accomplissement des opérations prévues. Elle isole ensuite une portion du front de notre choix et en fait le blocus, coupant les lignes de communications de l’ennemi et lui ôtant ainsi toute chance de nous résister avec succès. L’aviation travaille ensuite en étroite collaboration avec la marine et avec nos troupes au sol, qu’il s’agisse d’opérations amphibies ou purement terrestres. » Six ans ont passé depuis que ces lignes ont été écrites. Des progrès matériels considérables ont été obtenus, puisque la vitesse des avions a presque doublé et semble devoir augmenter encore de 50 % au moins dans les prochaines années. Leur puissance d’armement s’est aussi terriblement renforcée grâce aux fusées, qui demain seront téléguidées ou autodirigées et, surtout, grâce à la bombe atomique tactique que, très prochainement, les Américains seront en mesure d’utiliser et que, très vraisemblablement, les Russes ne sauraient guère tarder à employer eux aussi.
Quels sont les résultats de ces progrès techniques dans l’emploi ? Les principes émis par le général Arnold seront-ils encore valables dans une guerre qui se déclencherait demain ? En particulier, la priorité doit-elle encore être donnée dans la bataille aéro-terrestre moderne à la mission de conquête de la maîtrise de l’air, comme il l’affirmait en 1945 et l’appui des troupes terrestres est-il encore réalisable comme à l’époque considérée ? C’est ce que nous voudrions étudier au cours de cet article, des divergences d’opinions étant apparues, en France tout au moins, à ce sujet.
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