Politique et diplomatie - L'ultime conflit du siècle
Comme il y a plusieurs marchés du siècle, il y a également plusieurs conflits du siècle : entre démocraties et empires centraux lors de la Première Guerre mondiale ; entre démocraties et fascismes dans les années 1930-1945 ; entre capitalisme et communisme depuis 1917 ; entre Nord et Sud, à la suite de la décolonisation et de l’émergence du Tiers Monde…
L’histoire montre que ces schématisations manichéennes sont à la fois très contestables (en réduisant chaque camp à un bloc idéologique, en oubliant la spécificité des intérêts nationaux) et pourtant inévitables, comme si chaque époque, pour tenter de se comprendre, éprouvait le besoin de cristalliser ses incertitudes, ou même ses déchirements, dans un combat simple entre le bien et le mal, entre la lumière et l’ombre… Et aujourd’hui s’esquisse ainsi un nouveau conflit du siècle, opposant le pôle du marché et celui de l’État.
Le marché
L’invention du marché, c’est-à-dire d’un système dans lequel la loi de l’offre et de la demande tend à être perçue comme une règle universelle, est le fruit d’un long processus historique, mis en branle, semble-t-il, à la fin du Moyen Âge. En cette fin de XXe siècle, cette notion de marché acquiert une nouvelle évidence et, notamment, ne se limite plus au domaine économique, s’élargit à la totalité de la vie sociale.
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