L'auteur, en mai 1988, nous avait incités à la vigilance à l'égard de Gorbatchev et de sa perestroïka. Ici, il nous met en garde contre une mauvaise interprétation d'un pilier européen de défense.
Pour un pilier atlantique d'une défense européenne
Nous, Européens, acceptons peu à peu l’idée qu’il nous faudra bâtir une défense commune. Mais, même en France, que de lenteur et d’hésitations !
De cette lenteur, il n’y a point à s’étonner. Au siècle dernier, il fallut une trentaine d’années et la géniale persévérance du chancelier Bismarck pour étayer la Zollverein (1) par une structure politique et militaire impériale. Notre Zollverein européenne ne sera pas complète avant 1992 ; il faudra une longue patience pour la consolider par une structure politique efficace, non pas impériale mais probablement confédérale.
Quant à nos hésitations en revanche, l’histoire ne leur propose pas d’excuses ; elles sont les fruits de notre ladrerie et de notre myopie. Ladres : nous comporter en peuples majeurs nous coûterait environ sept pour cent de nos ressources, dès que « l’oncle Sam » ne paierait plus. Myopes : l’Alliance atlantique, toute vitale qu’elle soit, nous a proposé d’étranges lunettes, à la fois besicles qui ne portent guère au-delà de la Thuringe, et œillères masquant le Tiers Monde. Déposons-les pour voir plus loin et plus large.
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