Politique et diplomatie - La crise des communismes
Lorsque les historiens raconteront la fin du XXe siècle, l’un des chapitres majeurs portera sur le crépuscule des communismes. Mais celui qui écrit en 1989 doit ajouter un point d’interrogation, non que la mort du marxisme-léninisme ne soit pas probable, mais parce que nul ne sait ce qu’il en résultera. La crise historique des communismes ne signifie pas l’avènement universel de la démocratie (dans le sens occidental du terme) ; elle montre seulement l’échec de régimes qui ont voulu incarner le sens de l’histoire et découvrent que celle-ci n’appartient pas à l’homme.
L’histoire comme bombe à retardement
Formidable épopée que celle du marxisme-léninisme ! Le marxisme n’aurait été qu’une remarquable pensée, qu’un des courants intellectuels et politiques du socialisme sans l’accident de 1917, la révolution d’Octobre. Il acquiert alors une patrie, la Russie, et un laboratoire, la société russe. L’homme, le capital le plus précieux (Staline), doit être réinventé par la collectivisation, l’industrialisation à marche forcée et la déportation, afin de bâtir les lendemains qui chantent. Avec Staline, le communisme devient une religion. Des hommes non seulement meurent, mais encore acceptent d’être fusillés comme des renégats, des traîtres, pour que le parti ait raison ! Au nom du petit père des peuples, de très grands savants font leur le délire du lyssenkisme, selon lequel les lois de la génétique de Mendel seraient dépassées et modifiées en régime socialiste.
L’apogée du communisme se situe aux lendemains de la Deuxième Guerre mondiale : victoire contre l’Allemagne nazie, création d’un camp socialiste en Europe de l’Est, vigueur des partis communistes dans plusieurs pays d’Europe occidentale, basculement de la Chine en 1949…
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