N’y a-t-il pas lieu de modifier, dès maintenant, la posture de défense de la France dès lors que le monde communiste est en évolution rapide ? Beaucoup le pensent qui remarquent que l’environnement de sécurité de l’Europe est en pleine mutation. Mais avant de modifier l’équilibre des forces, l’auteur propose de rénover et d’enrichir le discours de défense pour faciliter l’arbitrage entre les quatre logiques qui fondent la sécurité de la France : dissuasion, protection, intervention et rétorsion…
Les quatre coins de la défense
Le rythme soutenu du changement dans les relations internationales nous impose, sans nul doute, d’élaborer une nouvelle réflexion stratégique ; c’est là un défi stimulant que nous devons relever (1). Les analyses antérieures doivent être réévaluées et la politique de défense qui en découle redéfinie. Ne préjugeons pas trop cependant des conclusions à venir. Au moment où les analystes scrutent l’avenir, où les diplomates négocient avec sagesse de nouveaux modes de régulation des antagonismes, où sociologues et économistes tentent d’aplanir les inégalités, faut-il modifier la posture de défense de la France et aborder la prochaine décennie avec de nouvelles structures ?
Pour bien répondre à ces questions, il faudrait pouvoir apprécier l’évolution des menaces constituées par le Pacte de Varsovie à l’Est, les perturbateurs intégristes au Sud-Sud-Est. Certes les superpuissances parlent de désarmement et l’on va sans doute vers plus de stabilité, plus de concertation, mais n’est-ce pas au prix d’incertitudes aggravées et de violences contenues ?
L’inertie du rapport de forces et celle du discours
Le contexte politique de l’Europe centrale est en évolution rapide ; personne n’avait deviné la soudaineté des effets de l’introduction de libertés dans les pays de l’Est sur la solidité des alliances et des pactes. De même, s’agissant des mutations socio-économiques des peuples de la nation arabe ou se réclamant de l’islam, nul n’a pu encore dire quelles conséquences elles induiraient sur la société française. Cependant, le rapport des forces matérielles et démographiques possède une grande inertie et, pour longtemps encore la dissymétrie militaire conventionnelle à l’Est devrait hypothéquer l’avenir de l’Europe continentale, tout comme le différentiel de vitalité au Sud pourrait menacer l’équilibre de l’Europe méditerranéenne.
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