L'auteur présente les défis de la RFA face à la réunification allemande, défis relevés notamment grâce au « plan Kohl ».
La réunification allemande : la République fédérale d'Allemagne (RFA) face au défit national
Le quarantième anniversaire de la République fédérale d’Allemagne, célébré à Bonn avec une grande autosatisfaction, fut aussi l’amorce d’un processus qui remet en question l’existence même de la république rhénane. Le désarroi de la classe politique ouest-allemande devant les bouleversements en Europe de l’Est est donc bien compréhensible, et il n’est pas étonnant que le mot d’ordre soit de maintenir la « stabilité ». Celle-ci, produit de la guerre froide et du système de paix armée qui s’est installé sur le continent à partir de 1948, fut pourtant ébranlée avec la dissolution du système stalinien, d’abord en Pologne, puis en Hongrie au cours du printemps de cette année. Par contre, la RDA restée délibérément à l’écart de la perestroïka et de la glasnost gorbatchéviennes semblait être immunisée et constituait, avec la Tchécoslovaquie, une sorte de barrière de fer contre la contagion démocratique. Ce ne fut que lorsque le flux des réfugiés est-allemands prit à travers la frontière austro-hongroise, à partir de la mi-août, des proportions alarmantes que Bonn s’inquiéta des conséquences matérielles de cet exode. Les partis politiques et les médias réclamèrent des réformes en RDA pour que les Allemands de l’Est restent chez eux. Le dirigeant social-démocrate (aile gauche) Erhard Eppler, dans un remarquable discours devant le Bundestag à l’occasion du 17 juin, critiqua sévèrement le refus du régime de M. Honecker, en insistant sur la nécessité pour Berlin-Est de s’adapter au mouvement de libéralisation à l’Est.
Une classe politique désemparée
Les efforts du gouvernement fédéral se sont d’abord concentrés sur un règlement, avec le gouvernement hongrois, du problème des citoyens est-allemands ayant trouvé refuge dans l’ambassade fédérale à Budapest, mais le libre passage vers l’Autriche accordé par la Hongrie (en rompant son accord de 1969 avec la RDA) a seulement déplacé la fuite des jeunes vers les ambassades de la RFA à Prague et Varsovie. Les incidents provoqués par les « trains de la liberté » partant de Prague à travers la RDA, et la fermeture consécutive des frontières avec la Tchécoslovaquie et la Pologne faisaient encore monter la tension intérieure, d’autant plus que lors du quarantième anniversaire de cet État, le 7 octobre, l’équipe de M. Honecker se cramponnait à sa « langue de bois » dans une atmosphère de plus en plus surréaliste.
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