Madagascar ! Il y a bien longtemps que notre revue n’a pas eu l’occasion d’évoquer la « grande île », à l’exception de quelques brèves informations de-ci de-là dans la chronique Afrique. C’est pourquoi nous sommes heureux de rapporter les impressions objectives et les espoirs d’un auteur né dans cette île, qui y est retourné récemment et à laquelle il est resté profondément attaché.
Madagascar… trop tard ?
« Madagascar… trop tard ! » À tout propos, le jeune ingénieur malgache, rencontré au fond de la brousse, me faisait cette réponse, baissant la tête d’un air navré.
« Zanatany », c’est-à-dire étranger natif de Madagascar, je venais de parcourir la « grande île », à la recherche de merveilleux souvenirs d’enfance. J’étais atterré. J’avais gardé l’image de « l’île heureuse », promise à toutes les richesses. Qu’ai-je vu ? Un pays au fond de l’abîme, à peine animé d’un timide sursaut auquel le peuple malgache, demeuré désespérément à l’écart, ne participe guère.
Aussi, depuis mon retour, alors que je me pose la question « que faire ? », la réponse de mon ami me hante-t-elle : est-il vraiment trop tard ? Le président Ratsiraka ne pourrait-il continuer à remonter une pente que douze années d’orientation marxiste lui ont fait allègrement dévaler ? N’est-il pas possible de concevoir une coopération internationale qui soit enfin à la hauteur des besoins de Madagascar et, surtout, qui amène la population malgache à assurer elle-même son propre sauvetage ?
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