La Nouvelle-Calédonie est un territoire d’outre-mer retombé un peu dans notre oubli depuis quelque temps au profit de bouleversements plus proches de nous. L’analyse des facteurs favorables et défavorables de la situation sur le « Caillou » est tout à fait juste, mais ne permet en aucun cas de faire un diagnostic d’avenir, et l’auteur s’en garde bien ; aussi termine-t-il par cette très heureuse formule : « avoir le pessimisme de l’intelligence et l’optimisme de la volonté ».
Regards sur la Nouvelle-Calédonie
En novembre 1988, le vote de la loi référendaire a clairement indiqué que la question calédonienne passionnait peu les Français. Aujourd’hui, il est à craindre que la Nouvelle-Calédonie ne leur devienne indifférente, oubliée des « Gaulois » fascinés par l’accélération de l’histoire à leur porte, pressés de regarder vers l’Est, considérant en définitive le « Caillou » comme une affaire secondaire.
Certes, à 20 000 kilomètres de la métropole, ce territoire d’outre-mer, à peine grand comme deux fois la Corse et peuplé seulement de 165 000 habitants, peut sembler de peu d’importance, perdu dans l’immensité déserte du Pacifique. Pour autant, faut-il délaisser cette terre de France, mieux demain, d’Europe, emblème isolé de l’Occident en Mélanésie, monde peu attiré par l’Ancien Continent et encore peu regardé par le Nouveau ? Faut-il méconnaître les nombreux événements, souvent majeurs qui, depuis le drame de la grotte de Gossanah, ont modifié et continuent de faire évoluer la situation sur ce territoire : accords de Matignon et leurs mesures d’accompagnement, double meurtre d’Ouvéa, élections provinciales, nouveau président du FLNKS… ?
Finalement, est-il déplacé d’affirmer que dans le Sud aussi, l’histoire s’est remise en marche et que celle de la Nouvelle-Calédonie mérite attention ?
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