Quelques réflexions sur la politique extérieure du Japon
De tous les grands pays, le Japon est sans doute celui dont la politique étrangère est la plus imbriquée dans l’économie. Elle repose sur la puissance industrielle, commerciale, financière de l’archipel ; l’élan vital du peuple nippon s’incarne aujourd’hui dans sa réussite économique.
L’importance de ce facteur ne doit pas nous faire oublier les fondements géopolitiques de l’engagement japonais. Pays vulnérable entre tous, entouré de trois voisins possesseurs de l’arme atomique, le Japon ne dispose pas des moyens majeurs de défense. Bien plus : l’article 9 de sa Constitution lui refuse « la menace ou l’utilisation de la force comme moyen de régler les conflits internationaux. Le peuple japonais renonce pour toujours à la guerre comme droit souverain… Aucune armée de terre, de mer ou de l’air ne sera jamais maintenue. Le droit de belligérance de l’État ne sera pas reconnu ».
Si les forces d’autodéfense créées en contradiction avec ce texte sont maintenant appréciables et absorbent plus de 1 % du produit national brut, elles sont loin de pouvoir protéger le territoire national, ou même de garantir en cas de crise la sécurité des communications indispensables pour assurer le ravitaillement en pétrole et en matières premières.
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