L'action militaire de la résistance française sur la stratégie alliée en 1944
Dans les semaines qui ont précédé le débarquement en Normandie, le Haut Commandement allié, en dressant les plans minutieux de l’invasion de la France, fut amené à envisager l’action de la Résistance sur les opérations militaires. À Londres, la France libre avait établi, dès le mois d’avril 1944, un plan d’emploi des Forces françaises de l’intérieur, en liaison avec les armées anglo-américaines. Ni les Américains, ni les Anglais n’avaient grande confiance dans l’efficacité des Forces françaises de l’intérieur. Ils craignaient que la Résistance fût plus politique que militaire. Que ce soit dans la phase du débarquement proprement dit comprenant une ou plusieurs têtes de pont, que ce soit dans la phase de l’exploitation stratégique, le Haut Commandement anglo-américain se montrait très réservé envers la France libre et la Résistance.
Les différents plans conçus par l’État-major national F. F. I. à Londres en accord avec le C. O. M. A. C. comportèrent : a) Le plan des destructions ferroviaires ; b) le plan d’attaque des dépôts de carburants ; c) le plan d’attaque des dépôts de munitions ; d) le plan d’attaque des télécommunications ; e) le plan d’attaque des itinéraires routiers stratégiques ; f) le plan d’attaque des voies navigables ; g) le plan de neutralisation des divisions blindées.
Dans la zone de bataille, on admettait que l’action de la Résistance s’affirmerait uniquement par la multitude et la précision des renseignements. Dans les zones des arrières et non opérationnelles, sabotages et guérillas devaient jouer un rôle important dans les opérations militaires. Le général de Gaulle avait nommé le général Kœnig délégué permanent et chef des F. F. I. pour la zone Nord, le général Cochet délégué permanent et chef des F. F. I. pour la zone Sud.
Il reste 96 % de l'article à lire
Plan de l'article