Nous avons estimé souhaitable la publication d'un dossier sur les changements auxquels nous assistons non seulement en Union soviétique, mais aussi en Europe centrale, orientale et balkanique. Ce dossier devra être complété ultérieurement, car nous nous trouvons devant une multitude de questions dont nous ignorons pour l'instant les réponses.
La perception des nouvelles menaces
Depuis la dissolution du glacis militaire soviétique et le bouleversement du paysage géostratégique qui lui est consécutif, la perception des menaces, tant en Europe occidentale qu’orientale, a profondément évolué. L’Europe centrale, orientale et balkanique, libérée de la menace d’une confrontation militaire entre deux blocs idéologiques antagonistes, se retrouve face à elle-même et à son histoire.
Cette région, de Gdansk à Dubrovnik, de Prague à Bucarest, mosaïque de peuples, d’ethnies, de langues et de religions, est parcourue de frontières parmi les plus récentes dans le monde. Cet état de fait mécontente aujourd’hui à peu près tout le monde. Parallèlement, le retard de développement économique contracté par ces pays les contraint à aborder une phase de transition susceptible d’engendrer de puissants soubresauts sociaux.
Ces pays ne perçoivent donc pas aujourd’hui la menace en termes spécifiquement militaires, mais davantage en termes de risques diffus et multiformes, principalement d’origine nationale et économique. Leur crainte de voir une tension régionale en Europe centrale dégénérer les pousse à rechercher des garanties de tous ordres vers l’Europe occidentale.
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