Attaché parlementaire à l'Assemblée nationale, l'auteur a été conseiller d'un sénateur américain pendant la guerre du Golfe. Connaissant bien les États-Unis et leurs institutions, il nous livre ses réflexions sur cet organisme d'aide à la décision politique qu'est le Conseil de sécurité nationale, dont l'efficacité lui est justement apparue dans la crise puis le conflit du Golfe.
L'aide à la prise de décision politique : l'exemple américain
La survenance d’une crise, surtout de dimension internationale, est l’instant où le processus de décision, sa rapidité, sa flexibilité et d’abord son efficacité peuvent le mieux s’apprécier.
Les décisions et les lignes de conduite adoptées en réaction à de tels événements sont en effet le fruit d’un processus, d’un « mécanisme politique » complexe dont Raymond Aron s’est attaché à montrer la primauté sur l’« acteur personnalisé, rationnel » auquel on accorde trop souvent une importance démesurée (1). Si ce processus d’élaboration des décisions, cette « présentation des options » selon Henry Kissinger peut, à l’extrême, infléchir ou forcer la décision du dirigeant politique, son rôle de préparation et de présentation est aujourd’hui considérable.
La crise du Golfe aura été un révélateur des mécanismes institutionnels plus ou moins élaborés assurant et réalisant la nécessaire coordination des différents acteurs impliqués dans la prise de la décision. À cet égard, le Conseil de sécurité nationale (CSN) (*) mérite une attention particulière, tant sa permanence et son influence lui assurent un rôle de premier plan dans l’élaboration, la formulation et la mise en œuvre de la politique américaine. Cette question a d’autant plus d’actualité que les dirigeants français s’interrogent sur la possible mise en place, dans différents domaines, d’organes interministériels de caractère permanent (renseignement, défense).
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