Le problème du char : le char et les conditions nouvelles de la bataille
Dans son numéro d’avril 1952, la Revue de Défense Nationale a publié deux études sur le problème du char. Dans ces deux articles s’opposent les partisans des chars légers ou mieux « allégés » représentés par le commandant Argoud et ceux des chars moyens ou lourds représentés par un auteur anonyme qui invoque à son appui l’autorité du général Estienne.
Ce qui est certain c’est que la vérité dans le domaine en cause est fort difficile à dégager. L’opinion du général Estienne, par exemple, ne doit pas être prise à la lettre. Elle était certainement exacte — et l’expérience de la seconde guerre mondiale l’a surabondamment démontré — en 1919, à une époque où les chars étaient loin de cette limite pratique de tonnage, de cette asymptote de 70 tonnes que les possibilités de déplacement interdisent, comme le dit le commandant Argoud, de dépasser.
Lorsque cette limite fut atteinte, l’expérience avait bien montré que les chars lourds avaient éliminé les chars légers dans une course continue à la puissance s’exprimant par un accroissement continu de la masse des engins. Mais, par suite de l’existence de la limite pratique de 70 tonnes, cette course devait nécessairement s’interrompre à un point où la protection de l’engin ne pourrait plus s’accroître à moins de progrès révolutionnaires dans la construction des blindages.
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