Politique et diplomatie - La question yougoslave ou la tragédie des erreurs
La crise yougoslave et la seconde guerre du Golfe constituent les deux tests du nouvel ordre international. Qu’il s’agisse du Golfe ou de la Yougoslavie, le monde semble s’installer dans des situations d’attente, où aucun des protagonistes, même le plus fort, n’est capable de dégager une solution claire, définitive. Il y a crise de la puissance : même les États-Unis, ultime supergrand, s’ils ont défait l’Irak de Saddam Hussein, se retrouvent, dans le golfe Arabo-Persique, face à un imbroglio d’incertitudes, attirés peu à peu dans une instabilité plus large allant du Caucase à l’Asie centrale. Quant à la Yougoslavie, elle révèle d’abord les ambiguïtés du nouvel ordre européen.
Les trois postulats du nouvel ordre européen
Le nouvel ordre européen, défini notamment par la Charte de Paris de novembre 1990, repose sur trois piliers.
Des nations raisonnables
Le processus de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), qui constitue le cadre de cet ordre européen, combine deux principes : l’acceptation du statu quo territorial, hérité de la Seconde Guerre mondiale ; le règlement de tout problème par la négociation. D’où la notion d’« inviolabilité des frontières », selon laquelle toute modification territoriale doit se faire sans recours à la force, par accord mutuel.
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