Ancien commandant des forces aériennes stratégiques, puis chef du cabinet militaire du président de la République, c'est comme Chef d'état-major de l'Armée de l'air que l'auteur avait écrit, en avril 1990, un article sur la stratégie aérienne. Maintenant en congé du personnel navigant, il s'appuie sur l'expérience de la guerre du Golfe pour nous apporter ses réflexions sur les notions de stratégies et de tactiques ; il ne traite d'ailleurs pas celles-ci dans la seule optique aérienne, mais interarmées et interalliée.
Stratégies et tactiques
Les termes de stratégie et de tactique font partie du vocabulaire de tous les jours ; trop peut-être, car les définitions de ces termes finissent par devenir confuses dans bien des esprits. Chacun leur donne en effet une signification précise, mais hélas différente d’une personne à une autre. Dès lors, des quiproquos apparaissent, les discussions deviennent difficiles, parfois même la polémique survient. Il a donc paru utile d’écrire quelques réflexions sur le sujet. Celles-ci en proposeront d’abord une approche théorique, puis s’appliqueront à un cas concret : la guerre de libération du Koweït.
Une approche théorique
Qu’est-ce que la stratégie ? Le petit Larousse la définit ainsi : « L’art de combiner l’action des forces militaires en vue de gagner la guerre ». Il est intéressant de comparer cette formulation à celle donnée pour la tactique : « L’art de combiner l’action des différentes armes en vue d’obtenir le maximum d’efficacité au combat ».
Cette similitude de mots est sans doute à l’origine de bien des confusions, mais l’ambiguïté se dissipe au moins en partie en regardant d’autres définitions. Pour « forces », il s’agit de « l’ensemble des formations militaires d’un État » et « il y a des forces de terre, de mer et de l’air ». Par « arme », on entend « un instrument qui sert à attaquer ou à se défendre ». On voit aussi que ce mot peut désigner les différents éléments de l’armée de terre.
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