L’auteur, historien et attaché de recherche à l’Institut européen de recherche et d’information sur la paix et la sécurité à Bruxelles, nous présente les différents plans qui ont conduit à une réduction importante des forces armées belges. Cette étude est fort intéressante, même si l’on n’est pas toujours en harmonie avec les opinions de l’auteur, en particulier sur l’évaluation des menaces futures.
L'Armée belge en mutation
La fin de la guerre froide et la désintégration de l’empire soviétique, tout autant que les bouleversements idéologiques, politiques et militaires qui sont associés, ont entraîné une mutation formidable de la perception de la menace. Changée par les mesures unilatérales de désarmement, la signature des traités Start 1 et 2, et FCE, l’évaluation de la menace ne peut plus reposer sur les mêmes critères qu’auparavant. La révision des risques potentiels et les contraintes économiques annoncent des politiques nationales de restructuration des forces armées dans tous les pays d’Europe.
Depuis cinq ans, plusieurs plans de réforme des forces armées se sont succédé en se chevauchant en Belgique — étude Gysemberg, plan Charlier 1, plan Charlier bis, plan Delcroix — dont la légitimité reposait autant sur des considérations géopolitiques et géostratégiques que financières et budgétaires.
C’est durant l’année 1987 que la Belgique prend conscience pour la première fois d’une réalité douloureuse : les difficultés économiques ne peuvent épargner le budget de la défense nationale et il faudra restructurer les forces armées et réduire leurs missions. Ainsi, face au coût excessif des équipements trop fortement étalés dans le temps, et devant la disparition de la grande menace soviétique, la Belgique allait connaître à la fin des années 80 l’adoption de plusieurs plans : n’ayant plus les moyens de sa politique, elle finira par adopter la politique de ses moyens.
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