Il est exact, ainsi que le dit l'auteur, capitaine de vaisseau et professeur à l’École supérieure de guerre navale, que la tactique n’a pas fait l’objet de débats opiniâtres comme la stratégie, domaine de prédilection de nombreux spécialistes sérieux, mais aussi malheureusement de « stratèges en chambre » (voir notre chronique « Revue des revues », mars 1993). C’est pourquoi, dans un texte brillant, il analyse l’évolution des procédés tactiques et leur intégration dans une conception plus générale des opérations aéronavales.
La tactique navale aujourd'hui
« Beaucoup d’officiers contestent l’utilité d’une tactique, et leur opinion
est en partie justifiée par le sens étroit qu’ils attribuent au mot. »
Amiral Daveluy
À la différence de la stratégie, la tactique ne fait pas l’objet d’abondants débats. Il existe pourtant une volumineuse documentation dite tactique qui évolue lentement, mais dont le degré de protection n’autorise pas une diffusion ouverte. Pourtant, une réflexion sur ce sujet peut éclairer des problèmes importants et actuels.
S’interroger sur la tactique conduit d’abord à tenter d’en trouver une définition. La documentation tactique assez paradoxalement n’en fournit aucune ; elle ne tente ni de cerner globalement son propre objet, ni de délimiter clairement son champ d’investigation et les types de procédés qu’elle emploie. Le dictionnaire présente la tactique comme l’art de conduire une action ou un combat en combinant au mieux les différents moyens disponibles. Il est généralement admis que l’action tactique intéresse des forces soumises à un commandement commun sur le lieu de l’action. Il y aurait donc autant d’actions tactiques que d’actions locales. La coordination d’ensemble est renvoyée au niveau stratégique.
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