La zone stratégique de l'océan Indien
Entre l’organisation de la défense atlantique et les fronts d’opérations de l’Extrême-Orient (Corée, Indochine, Malaisie), s’ouvre la brèche du Moyen-Orient et de l’Océan Indien. La défense de cette partie du globe n’a pas encore été organisée sur le plan interallié. Et pourtant, les sujets d’inquiétude y sont nombreux : l’Iran et le conflit anglo-persan sur les pétroles, le Cachemire, pomme de discorde entre l’Inde et le Pakistan, les États arabes politiquement instables, enfin, l’Égypte en difficultés avec la Grande-Bretagne.
Ces pays du Moyen-Orient et de l’Asie méridionale, sont baignés par l’Océan Indien qui s’y prolonge par deux « pénétrantes », la Mer Rouge et le Golfe Persique. Ces deux pénétrantes maritimes qui ceinturent plus des trois quarts de la péninsule d’Arabie, présentent, du point de vue maritime et économique, une importance exceptionnelle : l’une, la Mer Rouge, est un couloir à grand débit maritime, du Canal de Suez à Djibouti, l’autre baigne les rivages du vieux monde les plus productifs en pétrole. L’isthme arabique est, d’autre part, traversé par les routes aériennes qui relient l’Europe à l’Extrême-Orient. Elles prennent en écharpe le Golfe Persique et traversent la péninsule indienne.
Si un conflit se déclenchait en Europe, ou si les guerres asiatiques faisaient tache d’huile, l’Afrique pourrait être atteinte par l’Océan Indien. Si l’on veut que l’Afrique soit préservée d’un conflit européen ou asiatique, il faut organiser simultanément la défense du Moyen-Orient et de l’Océan Indien.
Il reste 93 % de l'article à lire
Plan de l'article