Volume des guerres et progrès techniques
Le problème de l’influence de l’armement sur les guerres préoccupe en ce moment nombre d’excellents esprits. Il y a quelques années a paru la traduction française de l’ouvrage de M. Fuller : L’Influence de l’Armement sur l’Histoire. On y exposait l’influence de l’armement sur la tactique et la stratégie et aussi sur les suprématies historiques, et jusqu’à présent toujours temporaires, que le développement de certaines armes conférait aux nations qui les avaient inventées les premières ou qui étaient le mieux pourvues en matières assurant leur fabrication. Citons aussi l’ouvrage de M. Nef.
Il semble que l’important ouvrage du regretté Louis Marlio (1) ait eu comme point de départ initial les méditations et les recherches de l’auteur sur les relations entre le développement de la guerre et celui du progrès technique. Ces relations sont étudiées par lui sous plusieurs angles. Tout d’abord il fait l’historique du progrès des armes. Mais il se pose en même temps la question : dans quelle mesure le progrès technique est-il une cause de guerre ?
Notons qu’au point de vue historique on rencontre deux attitudes. Certains, et des plus grands — tels Napoléon — ne paraissent pas s’être préoccupés des progrès de l’armement. Ils ont fait la guerre avec ce dont ils disposaient, sans chercher plus avant. Chez d’autres, nous voyons à chaque invention nouvelle la crainte qu’elle ne fausse le jeu. Ainsi ce concile qui interdit l’arbalète dans les guerres entre chrétiens.
Il reste 92 % de l'article à lire