L'Allemagne et la côte des Flandres en 1914-1918 : le « Marine-Korps » en 1914-1918
« Après 1870, lorsque l’unité allemande fut faite, et un empire allemand réalisé, les suprêmes garanties de l’Europe contre les abus de la force disparurent avec les derniers vestiges des traités de Vienne et de Westphalie… » Ainsi s’exprime Jacques Bainville dans son Histoire de Deux Peuples. Dès lors le Germanisme délivré des chaînes forgées au cours des siècles par la sagesse et la continuité de la politique française, n’allait pas tarder à essayer sur l’Europe la vigueur de ses forces recouvrées.
Et comme pour s’affirmer davantage, le nouveau dogme de l’expansion allemande prendra dès lors le nom de pangermanisme. Ainsi la voracité du nouvel empire éclate jusque dans les mots…
L’Allemagne « veut tout », et pour satisfaire ses convoitises, tous les moyens lui sont bons. Aussi sa politique, une dans ses desseins d’hégémonie, se révèle-t-elle diverse quant aux tactiques de leur emploi. De temps en temps, un homme se lève, qui tentera un grand effort sur une région de l’Europe jugée comme de moindre résistance. L’Allemagne est née, ne l’oublions pas, non d’un labeur patient et continu, comme notre France, mais d’un assouvissement d’appétits insatiables servis par de puissantes individualités. Un marin, cependant, le Grand Amiral von Tirpitz, n’a cessé de croire, dès sa jeunesse, à la nécessité d’attaquer de front l’Empire britannique maître des mers, principal obstacle à l’expansion mondiale de son pays. Contre l’Angleterre, il a forgé le magnifique instrument d’intimidation et de lutte qu’est la flotte allemande. Mais à mesure que les années passent, et en dépit des services rendus, sa voix est de moins en moins écoutée : on le tient à l’écart. Ne déclare-t-il pas, dans ses mémoires que, quelques jours avant la guerre, il ignorait l’existence du plan Schlieffen !
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