Présentation des défis à surmonter et des avantages à tirer de ce programme réalisé en coopération tripartite (France, Grande-Bretagne et Italie).
Le programme Horizon : une frégate en coopération tripartite
« Rien ne saurait arrêter l’homme social dans sa marche vers toujours plus d’interliaisons et de cohésion… Pour répondre, et en quelque façon échapper au serrage planétaire qui les force les uns sur les autres, les individus se voient contraints (et graduellement prennent goût) — soit pour conserver d’abord, soit pour accroître ensuite leur liberté de mouvement — à s’arranger de plus en plus habilement entre eux ». Ainsi les directions de l’avenir humain sont-elles tracées par le père Teilhard de Chardin aux alentours de 1935.
À son niveau et semble-t-il dans la même ligne optimiste, le Livre blanc sur la Défense de 1994 affirme que la création d’une Europe de la défense est pour l’industrie un impératif et une chance et qu’aucun programme d’armement classique majeur futur ne semble devoir échapper à la logique de la coopération. Parallèlement aux concentrations industrielles donnant naissance à des groupes de plus en plus internationaux, il est souhaité que les États coordonnent davantage leurs efforts.
Dans cette dynamique, réunissant la France à la Grande-Bretagne et à l’Italie, le programme tripartite Horizon pour une frégate antiaérienne commune de nouvelle génération s’organise afin de tirer des bénéfices dans les coûts de développement, l’industrialisation, la production et le soutien. Les états-majors et services techniques concernés se concertent pour obtenir le meilleur compromis sur les spécifications opérationnelles et limiter rigoureusement les variantes nationales. Les industries sont invitées à proposer les solutions techniques et industrielles nécessaires afin de maintenir le programme dans une enveloppe financière acceptable. Un véritable maître d’œuvre industriel est institué pour que les responsabilités soient clairement fixées. De cette façon, les lignes de force proposées pour dynamiser le processus de coopération sur les programmes d’armement sont aussi les lignes d’Horizon. Bien sûr, il ne suffit pas de se laisser dériver au gré du cours de l’évolution générale pour réussir, et le propre de l’action reste, ici comme ailleurs, « la volonté appliquée à la résistance des faits ». Cet article rappelle la série des actions concrètes et volontaristes déjà entreprises. Il fait part ensuite de quelques réflexions sur la façon dont il semble que soient pour l’instant contenues les difficultés de ce programme innovant, à la mesure des enjeux visés.
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