Président du groupe d'études sur la démocratie en Amérique centrale à l'Assemblée nationale, l'auteur y séjourne souvent. De fait, il nous apporte régulièrement des informations sur l'évolution politique, économique et sociale du Salvador : ce texte fait suite à ceux que nous avons publiés dans nos livraisons de janvier 1993 et juin 1994.
Salvador : les défis de la paix
Le 16 janvier dernier, le Salvador célébrait le troisième anniversaire de la signature des accords de paix de Chapultepec. Depuis 1992, ce pays a traversé plusieurs périodes avant de parvenir à l’implantation d’un schéma démocratique qui s’est vérifié lors des élections générales de mars-avril 1994. Il lui a fallu, dans un premier temps, procéder à une restructuration des institutions organiques de l’État, marquée notamment par une réduction de 50 % des effectifs de l’armée et par l’intégration du FMLN (1) dans le jeu politique légal. La seconde période a permis l’ancrage des avancées démocratiques.
Désormais, le Salvador connaît un nouveau processus : il lui faut relever les défis de la paix, c’est-à-dire ceux qui découlent de la reconstruction et de la réconciliation nationale. Le problème perçu comme le plus immédiat est celui concernant l’insertion des anciens combattants démobilisés, auquel se greffe celui de l’insécurité. Toutefois, à terme, les difficultés liées à la surpopulation et à la dégradation de l’environnement apparaîtront autrement plus graves. C’est pourquoi il semble essentiel que le Salvador continue de s’ouvrir sur l’extérieur. Le système d’intégration centraméricain joue un rôle important. Par ailleurs, les rencontres de San José XI qui se sont tenues à Panama en février dernier montrent combien l’Union européenne détient un rôle de premier plan en Amérique centrale, puisque son aide au développement est évaluée à 1 310 millions d’écus entre 1979 et 1994, devenant ainsi la première région donatrice dans l’isthme.
Cet appui international est vital pour le Salvador, car l’application des accords de paix a un coût annuel de 1 600 millions de dollars, somme à laquelle ce pays ne peut faire face sans un apport financier extérieur, faute de quoi les avancées démocratiques risquent d’être totalement freinées.
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