Parmi les livres - Réformisme, islamisme : une inquiétante ambiguïté
Les musulmans sont, à juste titre, soucieux de l’image qu’on se fait, en Occident, de leur religion. Les trois livres que l’on présente ici en sont l’illustration (1). Les islamologues séparent en deux courants les penseurs et les acteurs qui œuvrent depuis un siècle pour la rénovation d’un islam confronté à la modernité : réformistes et islamistes, doux et durs. Voilà ce que les actuels promoteurs de l’islam, parlant à l’intention des Occidentaux, contestent : tous doux, tous « réformistes ».
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Simplificatrice sans doute, la distinction classique n’est pourtant pas sans pertinence. Cependant, si coupure il y a, où se situe-t-elle ? Quand et pourquoi est-on passé du réformisme, tentative méritoire et nécessaire, à l’islamisme radical ? C’est, rappelle justement Alain Gresh dans sa préface au livre de Tariq Ramadan, aux Frères musulmans égyptiens que l’on rattache généralement, et que se rattachent eux-mêmes, les tenants de l’action violente. Hassan al-Banna, fondateur de l’Association, est-il le grand responsable de cette dérive sanglante ? C’est cette accusation que son petit-fils (la mère de Tariq Ramadan est la fille aînée d’al-Banna) s’attache à réfuter.
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