L'auteur, ancien ambassadeur de France au Kazakhstan, nous livre ses réflexions sur le rôle du chef de mission diplomatique, en poste dans un pays étranger, dans la recherche et l'exploitation du renseignement. Il décrit également les méthodes, les atouts et les difficultés, la question parfois délicate des relations avec la maison-mère.
Libre opinion - L'ambassadeur et le renseignement
Entendons ici l’ambassadeur comme le chef de mission diplomatique personnellement et sans délégation ; le renseignement comme l’information, codifiée ou non, qui lui est demandée par le gouvernement ou qu’il recueille et transmet spontanément, par quelque voie que ce soit.
Les relations entre États, la protection des ressortissants, l’évaluation du relais local pour notre rayonnement ou pour nos intérêts exigent une information non seulement exacte et à jour, mais autonome, sous peine d’être intoxiqués ou que nos partenaires et nos concurrents disposent de nos propres éléments en sus des leurs.
S’ils pratiquent le libre examen en sus des analyses présentées par leurs collaborateurs criblant ou exploitant les flux courants d’informations, le responsable politique, militaire, administratif, le chef d’entreprise aussi, l’homme de communications et de médias enfin, prisent d’ordinaire le fait leur permettant de pénétrer un pays, une organisation, une mentalité qu’ils ne connaissent pas de première main, ou dont ils recoupent la connaissance a priori ou antérieure qu’ils en avaient, ainsi que la psychologie d’un partenaire, personne physique, avec lequel ils auront à s’accorder ou à s’opposer.
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