La guerre vue par les neutres
Les pays neutres ne sont plus, dans la guerre actuelle, les spectateurs indifférents ou impartiaux de la lutte qui oppose les grandes puissances. Si certains d’entre eux avaient réussi à mener, de 1914 à 1918, une existence confortable en développant leur commerce et leurs richesses, ils ont compris, en 1939, que les circonstances n’étaient plus les mêmes et qu’ils allaient devenir eux aussi, en quelque manière, les acteurs du drame.
Alors qu’il avait fallu attendre jusqu’en 1917 pour que le blocus maritime de l’Allemagne devînt effectif, la guerre économique était organisée, cette fois, dès le début du mois de septembre dernier et, le 4 décembre, elle devenait complète par suite de l’extension du contrôle des Alliés aux exportations comme aux importations du Reich.
Mais ce n’est pas que dans leurs relations commerciales et leurs intérêts matériels que les neutres ont été immédiatement touchés. C’est dans leur vie même et dans leur liberté. La menace constante d’une agression germanique ou soviétique pèse sur leurs frontières. On se bat sous le ciel arctique avant qu’une seule bombe ne soit tombée sur Paris et sur Londres, et chacune des petites nations redoute d’être la prochaine victime d’un conflit auquel elle avait l’espoir, sinon la certitude d’échapper.
Il reste 96 % de l'article à lire