Les forces aériennes françaises dans une coalition
« Brevi milites necessarios non juturos » : « Bientôt les militaires deviendront inutiles. » Ainsi parlait au IIIe siècle de notre ère, le vaillant empereur Probus, vainqueur de la plus terrible des invasions alamanes. De telles affirmations ont été formulées souvent au cours des siècles, et il faut en conclure que nous devons préparer la guerre, et autant que possible, la prochaine. Si nous voulons arrêter une nouvelle invasion comme l’empereur Probus a repoussé l’invasion alamane, pensons d’abord que l’ère des nations combattant seules est passée. Nous entrerons dans une coalition, ou bien nous disparaîtrons instantanément et définitivement.
Dans quelles conditions allons-nous coopérer à cette coalition avec, nos forces aériennes ! Pour commencer, quelques mots sur la forme des forces aériennes de demain et de leur action : Les forces aériennes évoluent techniquement en fonction : du commandement au sol, des nouveaux modes de propulsion et des engins guidés du nouvel explosif que constitue la fission atomique.
D’abord, en fonction du commandement au sol : le rôle primordial des télécommunications rend à l’homme la possibilité de contrôler des machines conçues avant les moyens de les commander. Autrefois sur le champ de bataille, le chef voyait ses troupes : Napoléon, sa lunette à la main, expédiait ses aides de camp porter ses ordres. Maintenant l’échelle des combats a changé, mais les moyens de commander modernes rendent la possibilité de reprendre en main les éléments de la bataille. On réalisait facilement, autrefois, une combinaison de forces dissemblables, physiquement autonomes. Au début de la guerre de 1939 même, les avions partaient en mission sans liaison avec leur terrain et ils revenaient comme ils pouvaient. Il était facile dans ces conditions de conjuguer les moyens d’une coalition, simples techniquement et autonomes, comme l’étaient les troupes des siècles passés.
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