Entre la brouille égypto-syrienne qui a suivi la signature par Le Caire, en septembre 1975, de l'accord sur le Sinaï, et le rapprochement des deux pays intervenu tout récemment, toute une série d'événements ont eu lieu qui sont en relation directe avec le drame libanais et le problème palestinien. L'auteur retrace ici cette évolution du monde arabe toujours à la recherche de son unité et souligne le rôle important joué par la Libye et son Premier ministre, M. Abdesselam Jalloud.
Vers une nouvelle conjonction des forces arabes ?
Les facteurs politiques enjeu dans le monde arabe semblent, en ce début de l’été 1976, plus enchevêtrés que jamais. Tout se passe apparemment comme si la plupart des États arabes avaient longtemps négligé, pour mener leur jeu propre, les intérêts généraux de l’arabisme.
Au Maghreb, où une solidarité effective avait commencé de s’édifier, la question du Sahara Occidental oppose violemment Algérie et Maroc, et réveille de graves dissentiments latents. En Orient, alors que la camaraderie du « quatrième combat » d’octobre 1973 est encore dans toutes les mémoires, l’alliance égypto-syrienne s’est lézardée, et une intervention syrienne, d’abord mesurée puis débridée, ajoute aux luttes fratricides du Liban d’autres sanglants antagonismes dans lesquels sont davantage impliqués les Palestiniens, au moment même où les sursauts de la Cisjordanie montrent l’extension et la vigueur de l’idée de Résistance.
De l’accord du Sinaï (septembre 1975) à l’intervention de l’armée syrienne au Liban (mai 1976).
Ces développements déconcertants répondent cependant, peut-être, à quelque logique interne. Sur la genèse des faits, et même sur l’ensemble de leur enchaînement, les observateurs, orientaux comme occidentaux, s’accordent à peu près.
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