La négociation directe égypto-israélienne, dont le lancement avait, à l'automne 1977, suscité tant d'espoirs, n'a pu s'étendre à d'autres États arabes ; entre les premiers protagonistes eux-mêmes, elle est désormais suspendue ; et elle ne se prolonge, latéralement, que grâce à de bons offices américains. Certaines des circonstances dans lesquelles un élan, apparemment si prometteur, s'est ainsi amorti, permettent d'entrevoir les facteurs complexes qui rendent difficile tout règlement au Proche-Orient, et de constater que parmi eux le problème palestinien pèse d'un poids particulièrement lourd.
Récents aléas de la recherche de la paix au Proche-Orient (novembre 1977-juillet 1978)
La fameuse démarche du Président Anouar as Sadat auprès d’Israël n’avait, on le sait désormais, que les apparences d’une totale improvisation.
Le Président Sadat a en effet confié à un magazine américain qu’en septembre 1977, il avait avisé par lettre le Président Carter de son intention de « tenter une action audacieuse ». À la même époque, il avait discrètement consulté le Premier roumain, M. Nicolas Ceaucescu, sur la sincérité du désir de paix d’Israël et la solidité des assises du gouvernement Bégin. Il envisageait alors de convier, à une réunion au Sommet à Jérusalem, les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité et les États affrontés dans le conflit arabo-israélien ; mais il devait bientôt se rendre compte que seule une démarche de sa part à Jérusalem était réalisable (1).
À Moscou, d’autre part, on dit avoir eu connaissance, quinze ou vingt jours avant la rencontre de Jérusalem, de la préparation de contacts israélo-égyptiens. C’est ce qu’affirme le 26 novembre, au cours d’une émission télévisée, M. Léonide Zamiatine, qui déclare avoir eu entre les mains un document israélien décrivant les buts poursuivis en l’occurrence par le gouvernement de M. Bégin : diviser les pays arabes en menant avec eux des entretiens séparés, isoler l’O.L.P. en refusant de se rendre à Genève si cette Organisation devait y être représentée, isoler l’U.R.S.S. afin de procéder en dehors d’elle pour la recherche des règlements tant dans le Proche-Orient qu’en Afrique.
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