La French-American Foundation - France en partenariat avec le Sénat, a lancé en juin 2007 une nouvelle édition de son sondage « Regards croisés » sur la perception qu’ont les Français des Américains et réciproquement. Ce sondage, initié en 1981, a été renouvelé à l’identique quatre fois depuis juin 2000. Il permet d’analyser précisément les changements d’attitude sur de longues périodes.
Regards croisés France/États-Unis
Franco-American mutual perceptions
In June 2007 the French-American Foundation -France, in partnership with the Senate, launched a new edition of its public opinion poll ‘Regards croisés’ on the perceptions that French and Americans have of each other. This poll was initiated in 1981, and has been repeated four times since June 2000, permitting a precise analysis of the changes of attitudes in the two countries over long periods of time. The main results of this year’s poll are given here.
Principaux résultats
1- Une indifférence relative dans l’image réciproque des deux pays qui augmente : un sentiment de sympathie des Français pour les États-Unis peu élevé depuis 2000 ; le sentiment de sympathie des États-Unis envers la France augmente, lui, depuis 2000.
54 % des Français et 40 % des Américains se déclarent indifférents à l’autre pays. 30 % des Français éprouvent de la sympathie envers les États-Unis, alors que les Américains sont plus nombreux à éprouver de la sympathie pour la France (41 %). La francophobie des Américains interrogés est plus élevée lorsqu’ils ont déjà séjourné en France. Français et Américains invoquent principalement des raisons de politique étrangère (notamment la guerre en Irak) pour expliquer leurs dissensions.
2- L’appartenance politique, le milieu social et professionnel jouent un rôle prépondérant dans la manière dont l’un ou l’autre pays est perçu.
La France est mieux perçue auprès des minorités noires-américaines, issues de milieux modestes, résidant dans le Midwest et affichant une préférence partisane pour le parti Démocrate. Les États-Unis sont mieux perçus auprès des Français âgés de 65 ans et plus, issus de professions libérales et de milieux plutôt aisés, et affichant une préférence partisane pour la droite.
3- L’envie de partir dans l’un ou l’autre pays est significative.
L’attrait des jeunes Français pour les États-Unis est important : 48 % des 18-34 ans souhaiteraient y étudier, 30 % y travailler et 25 % y vivre. L’intérêt des Américains pour une expérience en France s’est accru : près de la moitié des 18-24 ans ont envie d’y étudier, 41 % d’entre eux aimeraient y vivre.
4- Succès relatifs des modèles : les États-Unis restent en pointe sur les nouvelles technologies et l’éducation ; la France est reconnue pour l’efficacité de son système de protection sociale et de santé.
Plus de deux tiers des Français interrogés considèrent que le développement des nouvelles technologies fonctionne mieux aux États-Unis ; plus de la moitié font le même constat à propos de l’université (64 %). Une proportion croissante des Américains interrogés — presque la moitié — estiment que le système de protection sociale et de santé fonctionne mieux en France.
5- Les Français et les Américains reconnaissent que l’Union européenne sera un contrepoids aux États-Unis d’ici une vingtaine d’années sur les plans économiques et politiques. Ils s’accordent pour penser que l’Union européenne restera moins puissante sur le plan militaire.
69 % des Français interrogés estiment que d’ici vingt ans, l’UE sera aussi ou plus puissante que les États-Unis dans les relations internationales et dans le domaine économique ; moins d’un tiers en sont convaincus pour le domaine militaire. Les Américains interrogés pensent identiquement : plus de la moitié pensent que l’UE sera aussi ou plus puissante sur le plan économique et politique, mais ils sont 64 % à penser que l’Europe sera moins puissante que les États-Unis sur le plan militaire.
6- Intégration : les Français reconnaissent les limites de leur modèle, mais ne semblent pas convaincus par celui des Américains.
Une part égale — et relativement faible — des Français interrogés (38 %), estiment que la coexistence de populations de cultures et d’origines différentes fonctionne plutôt mieux ou moins bien aux États-Unis.
7- Mondialisation : alors que les Français s’estimaient lors des précédents sondages victimes d’une mondialisation encouragée par les États-Unis, ils considèrent en 2007 qu’eux aussi, à l’instar d’autres pays développés, profitent de la mondialisation.
Alors qu’ils étaient régulièrement plus d’un quart à avoir le sentiment que la mondialisation est un phénomène qui profite essentiellement aux États-Unis, les Français ne sont que 13 % à partager cette opinion en 2007. Ils sont plus nombreux à considérer que la mondialisation est un phénomène qui profite essentiellement aux pays développés comme les États-Unis ou la France (54 %, contre 45 % en 2005).
8- Dans une perception parfois floue des domaines d’excellence de la France, le rayonnement culturel français reste certain aux États-Unis ; l’influence culturelle américaine dans certains domaines — cinéma, musique, langage — est bien reçue en France.
La France est perçue par les Américains comme leader dans le domaine du vin, de la mode, de la culture. Plus de la moitié des Français interrogés (54 %) ne considèrent pas comme excessive l’influence du cinéma, de la musique, du langage nord-américains ; ils ne posent pas problème selon eux. ♦