L'auteur retrace les faits essentiels de la carrière du Maréchal et les heures décisives qui ont donné le Maroc à la France.
Lyautey et l'Histoire
« En un mot, c’était son génie riche et plastique, inspiré par l’instinct et gouverné par la raison, qui lui a fait discerner en toutes circonstances la voie à suivre, et qui fut le secret de sa prestigieuse carrière. »
Général Catroux, « Lyautey le Marocain »
Il est un point de vue sous lequel, à notre connaissance, aucun historiographe n’a étudié Lyautey. C’est celui relatif aux conditions dans lesquelles le Maréchal savait saisir un fait sans vocation historique apparente et, par son action personnelle, contribuer à le transformer en un événement prestigieux. Sans doute le bonheur constant dans le choix et dans l’exploitation consécutive sont-ils la manifestation synthétique d’un ensemble de dons innés, développés ou acquis et que l’homme d’action qu’il était par-dessus tout exploitait au mieux. Mais on peut penser surtout que la sûreté de cette aptitude à se déterminer, à choisir au passage le fait marqué par le destin et d’y appliquer son signe, est proprement la floraison merveilleuse que l’on a coutume d’appeler le génie.
Le rôle social de l’officier
Le milieu dans lequel vivait Lyautey, saint-cyrien, lieutenant et capitaine, était l’Armée traditionnelle, sévère et imbue de préjugés de caste. « Un soldat, de nos jours, n’a pas le droit de dépasser l’horizon que lui tracent la théorie et le métier », écrivait-il. C’était aussi « le monde » légitimiste, dévot et provincial qu’il fréquentait.
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