Défense en Europe - Budgets de défense britannique et allemand
L’impact de la crise économique actuelle sur les budgets de défense se fait de plus en plus ressentir chez nos voisins européens. Ce ne sont pas uniquement les pays membres de la zone euro en difficulté financière qui sont en train de prendre des mesures draconiennes. Certes, la Grèce, l’Espagne et le Portugal ont tous annoncé des réductions importantes de salaire dans la fonction publique, ainsi que la fin des projets d’acquisition de matériel de défense, mais ce sont deux poids lourds européens qui ont fait les coupes les plus importantes en juin 2010. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont annoncé vouloir réduire leurs dépenses liées à la défense tout en réorganisant leurs forces armées. Leur objectif est de créer des forces plus réactives, plus opérationnelles et moins coûteuses, tout en diminuant la lourde machine bureaucratique.
Cependant, malgré les apparences, les situations à Londres et à Berlin ne sont pas si aisément comparables. Les deux gouvernements opèrent dans des contextes sociopolitiques différents, poursuivent des objectifs distincts et disposent de moyens militaires adaptés à des doctrines spécifiques. En outre leurs motivations reposent sur des éléments propres à chaque pays.
Après plus d’une décennie de gouvernance du New Labour, la nouvelle coalition entre les Conservateurs et les Libéraux à Londres doit faire face à un déficit de plus de 11 %, soit 176 milliards d’euros, ce qui est très loin des critères de stabilité prévus par le Traité de Maastricht. Devant une telle situation, une réduction draconienne des dépenses publiques s’impose afin d’éviter la faillite. Malheureusement, les économies nécessaires seront difficiles à réaliser, parce que l’armée britannique a été tellement réduite depuis la fin de la guerre froide que selon certains experts elle est dorénavant à un niveau qui ne lui permet plus bien d’assurer les opérations en cours dans la durée. Une réduction supplémentaire aboutirait forcément à la fin des opérations en Irak et en Afghanistan. En outre, elle réduirait l’Armée de terre britannique au rôle d’une force de défense territoriale, tout en privant Whitehall d’un rayonnement terrestre stratégique sans appui allié. Il ne semble donc pas envisageable qu’une telle réduction de la défense britannique soit réalisée avec un Premier ministre conservateur !
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