Cette forme de guerre pratiquée depuis des temps reculés pose aujourd’hui la question des nouvelles pathologies politiques que secrètent des États fragiles et qui favorisent leur développement endémique.
L’État au défi des guerres au sein des populations
The State faced by war among the people
This ancient form of war today poses the question of the new political pathologies which fragile states foster and which favour their endemic development.
Le concept de guerre au sein des populations, introduit par le général Sir Rupert Smith, s’impose comme nouveau paradigme stratégique. Le général Desportes explique qu’il s’agit désormais d’assurer la restauration de l’État, car cette guerre ne se fait pas « entre les sociétés », mais « dans les sociétés ». Cette formule résonne étrangement lorsqu’on la juxtapose à la proposition de Charles Tilly que « l’État a fait la guerre et la guerre a fait l’État ». Cette relation intime entre l’État et la guerre, met en lumière les conséquences réciproques entre l’action de l’État et les évolutions de l’art de la guerre.
La guerre au sein des populations est en effet liée aux « pathologies politiques » d’un ordre étatique en profond bouleversement, puisque l’État entre en compétition avec des acteurs qui s’imposent sans forcément chercher à assumer des responsabilités générales.
Ainsi l’État moderne s’est structuré en s’appropriant les ressorts fondamentaux du politique qui organisent le rapport à la violence. Or, les problèmes que posent aujourd’hui les guerres au sein des populations traduisent une crise du modèle étatique qui perd en partie le contrôle de ces ressorts. Dès lors, les évolutions en cours dans les États occidentaux révèlent leurs plus ou moins grandes capacités d’adaptation au nouveau contexte stratégique.
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