Méditerranée - Une zone de conflits et de tensions
Dans cette zone, le problème le plus grave est le conflit israélo-palestinien. Les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens sont interrompues à cause notamment de la reprise de la colonisation par Israël dans les territoires occupés. Cette violation du droit international n’entraîne ni pression ni sanction. Pour obtenir une simple prorogation de trois mois du gel de la colonisation, les États-Unis auraient promis à Tel-Aviv de mettre leur veto à toute initiative du Conseil de sécurité, notamment à la proclamation unilatérale d’un État palestinien. Ils auraient accepté le maintien pour une durée indéterminée du contrôle israélien de la vallée du Jourdain, donc des frontières du futur État. Washington augmenterait l’assistance militaire à Israël, y compris la livraison d’une quarantaine de chasseurs F-35 à long rayon d’action, de systèmes antimissiles et de moyens de surveillance satellitaires. Tel-Aviv a pour le moment « répondu » à ces offres particulièrement généreuses, par la relance de la colonisation. Auparavant, en septembre 2010, le département d’État a diffusé une note sur le soutien accordé en 2010 par l’Amérique dirigée par Obama à la « sécurité d’Israël » : 3 milliards de dollars, ce qui représente plus de la moitié de la totalité de l’aide militaire internationale des États-Unis, avec un engagement pour dix ans. On est loin d’un Obama « hostile » à Israël… Quant à l’Europe, elle continue d’être absente des tentatives de règlement de ce problème.
Le président iranien Ahmadinedjad a été reçu en visite officielle au Liban en octobre 2010. Téhéran a financé la reconstruction d’une partie du Sud Liban après la guerre qui a opposé durant l’été 2006 le Hezbollah à l’armée israélienne. Les Iraniens y ont consacré 1 milliard de dollars. Contrairement à ce qui est généralement affirmé, le Hezbollah ne se réduit pas à un simple instrument de la politique régionale de l’Iran. Il est, à part entière, une composante politico-militaire du jeu politique libano-libanais. Ce mouvement a sa propre stratégie et ses propres objectifs ; ses relations avec Téhéran, outre des affinités religieuses non négligeables, font partie du jeu des alliances classiques dans une configuration particulièrement complexe. Il est encore plus erroné de confondre le Hamas palestinien avec l’Iran alors que ce parti, arrivé au pouvoir à l’occasion d’élections régulières, est partie intégrante du mouvement national palestinien.
La situation au Liban est très préoccupante dans le contexte de l’affaire Hariri, l’ancien Premier ministre assassiné le 14 février 2005. À l’initiative de la France et des États-Unis, le Conseil de sécurité de l’ONU a créé en mai 2007 un Tribunal spécial pour le Liban (TSL) afin de juger les auteurs de ce crime. La mise en place de ce tribunal visait surtout à accentuer l’isolement de la Syrie à laquelle on reprochait sa proximité politique et diplomatique avec l’Iran ainsi qu’avec le Hezbollah et parce que l’on estimait que son influence au Liban était négative. Alors que le TSL s’apprête à publier l’acte d’accusation, la tension monte au Liban et la guerre civile risque de se rallumer si le Hezbollah est visé de façon directe. Créé dans un contexte particulier, ce tribunal risque aujourd’hui d’être contre-productif en devenant un facteur d’aggravation de la situation libanaise.
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