L’auteur explore les relations complexes qui existent entre la défense antimissiles balistique et la stratégie spatiale. Il expose la réalité de la menace balistique et montre comment l’Otan s’est saisie de cet enjeu et a arrêté sa politique lors du récent Sommet de Lisbonne.
La DAMB, l’Otan et le spatial
Anti-missile defence and space
The author explores the complex relationships between anti-ballistic missile defence and space strategy. He sets out the reality of the ballistic missile threat, and discusses how NATO is approaching this issue, and the policy it established at the recent Lisbon Summit.
La défense antimissiles balistique (DAMB) présente des aspects multiples (politiques, technologiques, industriels, stratégiques, médiatiques…) : elle est pour cela sujette à controverse et il est délicat d’en parler sereinement. Elle a fait d’ailleurs l’objet de débats nombreux lors du Sommet de l’Alliance atlantique qui s’est tenu à Lisbonne les 19 et 20 novembre 2010. C’est pourquoi il paraît utile de cerner les enjeux qui l’entourent et de déterminer notamment en quoi la DAMB constitue une approche alliée de la stratégie spatiale.
En quoi la DAMB a-t-elle un lien avec l’espace ?
On peut avancer trois raisons.
Tout d’abord, les missiles balistiques lancent des projectiles dont la trajectoire est déterminée par la propulsion initiale (puissance et vecteur vitesse à la séparation du projectile), la balistique dépendant des seules lois de la gravitation. On parle de missile à cause de la portée de ces armes (de plusieurs dizaines à plusieurs milliers de kilomètres) : selon les pays, on évoquera des missiles à portée courte, moyenne, intermédiaire ou intercontinentale. Quasiment tous ces missiles ont des trajectoires qui sortent de l’atmosphère : ce passage exoatmosphérique en fait, au moins temporairement, des objets spatiaux (1).
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