Comment articuler les entreprises militaires et de sécurité privées et la réserve opérationnelle ? C’est à cette question complexe que répond l’auteur qui examine les options et les limites, à la fois légales et pratiques, et propose différentes possibilités de mise en oeuvre.
Entreprises militaires et de sécurité privées et réserve opérationnelle
Private military security companies and operational reserves
How can we link private military security companies to the operational reserve? The author responds to this complex problem by examining options and constraints (both legal and practical), and proposes some possible solutions.
Le contrôle d’activité des acteurs de sécurité privée est difficile sur le territoire national et assurément encore plus complexe dans des théâtres d’opérations. Si une position française est sur le point d’être élaborée pour répondre à un renouveau sans précédent de l’activité de ces sociétés, il semble important de réfléchir avec prudence mais sans inhibition à leur emploi. En effet, la visibilité de ces entreprises militaires et de sécurité privées, les EMSP, a fortement augmenté depuis dix ans à cause des théâtres d’opérations afghan et surtout irakien. La France a-t-elle besoin, veut-elle avoir recours, elle aussi, à des EMSP ? Cette question se pose.
Il s’agit surtout aujourd’hui de concilier un phénomène pas si nouveau qu’on le dit avec les normes juridiques que la France promeut (emploi de la force dans un cadre légal et normatif). L’emploi de réservistes opérationnels ne pourrait-il pas constituer dans certains cas une partie de la solution à la question du recours externe à certains savoir-faire armés ? Si tel est le cas, quelles possibilités existent pour faire coexister en opérations les EMSP et la Réserve opérationnelle ?
Un phénomène ancien qui s’amplifie
L’activité d’EMSP n’est pas nouvelle : loin des images romanesques de corsaires munies de leur « lettre de course », des sociétés de sécurité privées (SSP) – telles que Securitas par exemple – fournissent des services de gardiennage sans que personne ne s’en offusque. En revanche, des sociétés militaires privées (SMP) – songeons à Xe, anciennement Blackwater – ont une mauvaise réputation, sont assimilées à des structures mercenaires et associées à des « dégâts collatéraux » difficiles et pénibles à avouer, notamment en Irak.
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