Le processus qui comprime le format des forces armées sous l’effet de l’exigence technologique et de la contrainte budgétaire est ici rappelé sans faux-fuyant. Les choix conduisant à unmodèle d’armée plus intégré correspondent à l’effort que le pays doit consacrer à sa défense : une défense contractée à 20 Md€ ?
Une défense à 20 milliards d’euros ou le syndrome du Boursin
Buying defence at twenty billion euros
The author pulls no punches in his look at the shrinking format of the armed forces under the effects of technological demands and budget constraints. This process demands that choices and decisions be made calmly, and that the future shape of the integrated forces reflect the effort that the country wishes to expend on its defence—and the country only has 20 billion euros to spend.
NDLR : Dans la publicité du Boursin, tout le monde vient grappiller le fromage en prenant soin de laisser l’enveloppe intacte. Mais au moment du dîner, c’est l’angoisse parmi les convives qui sentent qu’ils vont être démasqués. Le parallèle avec la Défense est évident si l’on appelle le grappillage « réductions de budget », l’enveloppe « affichage » et le dîner « la guerre » ou « les opérations ».
Nos choix stratégiques ont des conséquences inéluctables que nous ne devons pas nous masquer. Lors de son discours du 17 juin 2008, le président de la République réaffirmait le choix de la technologie que fait la France pour ses armées. Dans ce même discours, le budget de la Défense est annoncé en volume constant pour les prochaines années. Ce sont deux véritables choix stratégiques qui conditionnent l’outil de défense : un budget pratiquement constant jusqu’en 2012 et l’amélioration du niveau technologique. Le prix de la technologie augmentant constamment, la contraction du format des armées n’est donc pas près de s’arrêter. La coopération franco-britannique poussée qui s’annonce en est à la fois la suite logique et une preuve supplémentaire de cette réalité.
Nous avons l’impression que le format de nos armées est comprimé sous le seul effet de la réduction des budgets de la Défense. Ce n’est qu’en partie vrai. Cette compression résulte également des choix stratégiques effectués. À budget contraint, nous voulons les meilleures technologies. L’avenir est donc tracé : ces technologies coûtant de plus en plus cher, le nombre d’équipements va diminuer. Il n’y a pas de jours meilleurs à attendre, de « bosse » à passer ou de réduction de capacités qui ne serait que temporaire. L’admettre est-il défaitiste ? Non. Il s’agit simplement de regarder en face l’inéluctable pour prendre les mesures qui s’imposent sans se mentir en rêvant à un format qui ne reviendra jamais. La dissuasion sanctuarisant l’essentiel, le volume des armées est directement dicté non par ce qui est nécessaire mais par ce que le budget que la Nation veut bien ou peut lui consacrer.
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