Le Moyen-Orient à l’heure nucléaire
Le Moyen-Orient à l’heure nucléaire
Ce rapport, ouvrage divisé en cinq parties, traite de l’engagement de la politique européenne au Moyen-Orient. Il illustre parfaitement la fascination de l’Occident à l’égard de l’Orient, la peur du terrorisme, ainsi que l’enracinement de l’islamisme militant qui crée une désaffection croissante de l’Orient vis-à-vis de l’Occident. Les intervenants se demandent quelles sont les chances de réussir un dialogue avec l’Iran, car à l’intérieur de la problématique du nucléaire, il semble que l’Iran souhaite devenir une superpuissance régionale. Le problème du nucléaire ne concerne pas seulement l’Iran, mais également de nombreuses nations émergentes.
Concernant l’avenir du peuple palestinien, l’accent est mis sur l’importance d’arrêter la colonisation des terres palestiniennes par Israël. L’intervention de la communauté internationale semble nécessaire pour créer un État palestinien autonome et indépendant, et imposer des sanctions à l’encontre d’Israël. Les orateurs discutent encore la question de savoir si la solution des « deux États » est vouée à l’échec. On remarque aussi que la situation en Irak est en évolution constante. Le sens de l’action de la France dans ce pays est la reconstruction, qui passe par un soutien politique aux nouvelles institutions, et un soutien économique et financier. L’Irak est également un enjeu pour la communauté internationale qui veut y retrouver un pôle de stabilité. Les conséquences du processus politique impliquent un gouvernement plus représentatif de la diversité irakienne, une séparation des pouvoirs et la fin du despotisme. Cette démocratisation politique s’est effectuée avec une rapidité prodigieuse. Il faut cependant tempérer cette vision trop positive de l’Irak, car cela reste un pays à risques.
Les intervenants au colloque se sont aussi penchés sur la situation actuelle d’Al-Qaïda. L’obstination des Occidentaux à invoquer l’organisation qualifiée d’hyperterroriste conduit tout contestataire violent à s’en réclamer s’il veut être pris au sérieux. Caractérisée par une absence de base territoriale, d’enracinement, ainsi qu’une tendance à l’affaiblissement, elle se traduit aussi par une capacité à s’adapter. Tous estiment Al-Qaïda en fin de vie ou de cycle. Une renaissance ou une réorganisation est-elle envisageable ?
Enfin, ce colloque se termine par une question plus générale, à savoir quelle est la politique européenne pour le Moyen-Orient ? On ne peut s’empêcher de remarquer que le poids de l’Europe dans le règlement des conflits pour la stabilité régionale au Moyen-Orient est demeuré assez limité. L’Europe a tendance à payer plutôt qu’à agir et à peser sur l’issue politique. L’Union européenne doit apprendre à s’assumer en tant que puissance globale, avec ses forces et ses faiblesses, ainsi qu’à privilégier des relations institutionnalisées et non pas personnelles avec les leaders des pays du monde arabe. ♦