En brossant à grands traits la carte de visite stratégique en ce début d’année de transition stratégique, l’auteur, expert en la matière, s’attarde sur les forces nucléaires, les dépenses de défense et appelle à un débat citoyen sur notre posture de dissuasion et nos engagements extérieurs.
Quelques grands enjeux pour 2012
Major challenges for 2012
In giving his broad strategic overview at the beginning of this year of strategic transition, the author, an expert on these matters, concentrates on nuclear forces and defence expenditure, and calls for public debate on our deterrence posture and our overseas commitments.
Il n’y a pas aujourd’hui de menace militaire majeure pour l’Europe. Les risques principaux sur le territoire relèvent de la sécurité nationale, davantage que de la défense.
Il s’agit d’abord du terrorisme. Ce n’est pas une menace existentielle. Je ne crois guère au risque du terrorisme nucléaire. En revanche, nous sommes encore mal préparés au risque d’un attentat radiologique, biologique ou chimique. Or les répercussions psychologiques, politiques et économiques d’un tel acte seraient immenses. On en avait eu un avant-goût lors de la panique de l’anthrax en 2001 – alors qu’il n’y avait aucun acte matériel sur le territoire – ou devant la réaction de la communauté nationale lors des crises grippales.
Il s’agit également des cyber-attaques, étatiques ou non. Parallèlement à la recrudescence de l’espionnage, notamment de la part de puissances majeures – et qui est un vrai danger aussi pour la sphère privée – on a là un domaine dans lequel la menace est croissante. Elle pourrait un jour déboucher sur des risques réels pour les infrastructures civiles. Comme pour le terrorisme, on est là dans un domaine dont la gestion est transversale : intérieur et extérieur, militaire et civil, etc. D’où la notion de sécurité nationale.
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