En partant des couleurs de l’arc-en-ciel qui la symbolise, l’auteur décrit les grands enjeux de l’Afrique du Sud aujourd’hui, entre autres, le laboratoire social, la puissance économique, la renaissance diplomatique, la recherche scientifique. C’est à un point de vue raisonnablement optimiste sur le défi sud-africain qu’il invite le lecteur.
Afrique du Sud : paradoxes de l’arc-en-ciel
South Africa: a rainbow of contradictions
Starting from the rainbow of colours that symbolises the country, the author describes the major challenges facing South Africa today, among which are an evolving social structure, economic power, diplomatic renaissance and scientific research. He leaves the reader with a reasonably optimistic view of the South African future.
Le surnom de nation arc-en-ciel donné à l’Afrique du Sud se réfère à son extraordinaire diversité humaine. On peut aussi rapporter cette image saisissante aux sept couleurs qui caractérisent ce phénomène lumineux car le pays du cap de Bonne-Espérance tire sa spécificité de sept particularismes très forts que sont les contradictions de sa société, son rayonnement régional dans le domaine économique, l’évolution de son influence politique, l’existence d’une industrie planétaire touchant à la nébuleuse des mercenaires, le poids étonnant de la recherche scientifique, le rôle majeur de l’ANC (African National Congress) et le mythe affectif qui entoure la personnalité de Nelson Mandela.
Près de deux décennies après la fin de l’apartheid et le transfert du pouvoir à la majorité noire en 1994, il est intéressant de faire le point sur chacun de ces différents facteurs qui ont façonné l’originalité de cette république africaine pétrie d’espoirs, d’incertitudes et de paradoxes.
Le laboratoire social
En mettant un terme à la ségrégation raciale, l’Afrique du Sud s’est mise du bon côté de l’Histoire. La métamorphose est d’autant plus remarquable que l’instauration de cette nouvelle donne politique n’a pas provoqué de réactions violentes de la minorité blanche, y compris de la frange extrémiste. Contrairement à ce que prédisaient les commentateurs, la RSA (République Sud-Africaine) n’a pas implosé. Le pragmatisme constructif l’a emporté. Le grand défi du laboratoire social qui s’est mis en place pendant la période de transition a permis à la communauté noire de s’installer à la tête de l’exécutif et à la population blanche de conserver la maîtrise des principaux leviers économiques.
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