Aéronautique - Allemagne : les troupes de parachutistes - Grande-Bretagne : accroissement des forces aériennes anglaises
Allemagne : les troupes de parachutistes
Le plan d’occupation de Prague avait prévu que des avions militaires allemands lâcheraient huit bataillons de fusiliers-parachutistes pour investir la capitale tchèque ; mais les bourrasques de neige ayant interdit toute évolution aérienne, l’intervention de cette infanterie de l’air fut rendue impossible.
Bien que ce projet n’ait pu être réalisé, il met en évidence la ferme intention du Haut Commandement allemand d’organiser et de développer le moyen d’action nouveau que représentent les troupes de parachutistes. Et déjà la presse signale que des formations de cette nature existent dans l’armée de l’air comme dans l’armée de terre.
Les parachutistes reçoivent d’abord, en qualité de fantassins, une instruction d’une durée de quatre mois ; puis, ils suivent pendant huit semaines un entraînement aérien à l’école de Stendal.
Chaque section de 12 hommes — y compris le chef de section (Zugführer) — effectue des sauts en groupe, l’ensemble de la section quittant l’avion en vol dans un délai de 10 secondes. Chaque élève doit en exécuter six. Au cours de la descente et au moment de l’atterrissage, le chef de section qui est muni d’un porte-voix donne des conseils pour les manœuvres à faire. L’une de ces six descentes doit être effectuée au crépuscule ou même la nuit ; une autre, enfin, suivie d’un exercice de tir, doit exercer le parachutiste à entrer en action immédiatement après son atterrissage.
Depuis deux ans, plusieurs milliers de parachutistes auraient été brevetés.
D’après les études publiées par la presse militaire allemande et l’entraînement auquel sont soumis les parachutistes à Stendal, il semble que le Haut Commandement allemand ait l’intention d’employer ces unités au voisinage des régions boisées (peuplement faible, dissimulation facile) et sur les théâtres d’opérations extérieurs. Il paraît croire que les parachutistes pourront faire leur apparition sur tous les points du front et à n’importe quel moment, mais plus particulièrement pendant la période de mobilisation qui offrira les conditions les plus favorables à leur intervention fructueuse et démoralisante.
Il est à présumer qu’en contrepartie, il a organisé sur son propre territoire un service de protection contre des tentatives analogues de la part de ses adversaires éventuels.
Grande-Bretagne : accroissement des forces aériennes anglaises
Le plan de réarmement aérien britannique prévoyait la construction de 1 750 appareils modernes de première ligne pour le 31 mars 1939 ; or, depuis la crise de septembre, la production aéronautique a été poussée à un tel point que ce chiffre était largement dépassé à la fin du mois de février et que les 2 370 appareils de première ligne prévus pour le 31 mars 1940 seront construits avant la fin de l’année 1939.
Parallèlement, le recrutement du personnel se poursuit activement.
Le budget de 1938 avait permis d’accroître les effectifs de la Royal Air Force de 31 000 officiers et soldats, dont 1 700 officiers pilotes ; en 1939, une nouvelle augmentation de 20 000 officiers et soldats d’active et de 50 000 hommes de réserve doit être réalisée.
D’après les renseignements récents, les effectifs du personnel navigant de la RAF comprendraient dès maintenant :
Active : 5 800 pilotes entraînés, 1 830 pilotes à l’instruction.
Réserve : 3 800 pilotes.
L’empressement que la jeunesse britannique a mis à répondre à l’appel du gouvernement et les nombreux engagements enregistrés chaque jour donnent l’assurance que les effectifs visés seront facilement atteints.
Le renforcement des réserves aériennes a conduit à la création d’un commandement spécial de ces forces. Ce commandement a été confié à l’Air Marshal Courtney. ♦