Juin 1939 - n° 002

La guerre de coalition n’est pas chose nouvelle ; mais, dans la forme relativement récente de « coalition de nations armées », elle met en œuvre d’énormes ressources sur des théâtres de guerre de plus en plus nombreux et donne au conflit une ampleur et une intensité sans précédent. La lutte se poursuit sous toutes les formes et dans tous les domaines ; elle s’étend progressivement au monde entier, non moins ardente sur le terrain économique que sur terre, sur mer et dans l’air. Il s’agit, en effet, d’affaiblir ou de ruiner les éléments de résistance matériels et moraux de l’adversaire, pour l’abattre plus sûrement par les armes. Lire les premières lignes

  p. 173-198

Le 23 mars 1939 apparaît dès à présent comme une date importante dans l’histoire de l’expansion allemande en Europe sud-orientale. L’accord signé ce jour-là à Bucarest par le délégué du Reich et les ministres roumains des Affaires étrangères et de l’Économie nationale était officiellement destiné à compléter le traité de commerce germano-roumain de 1935 : c’est du moins ce qu’on affirmait à Berlin avec une insistance singulière au cours de la longue et laborieuse négociation dont l’accord est sorti. Mais sitôt après la signature, le dessein poursuivi et réalisé par la politique allemande est avoué sans réticence. « Cet accord dépasse de beaucoup le cadre des échanges économiques, — affirme, le 24 mars, la Deutsche allgemeine Zeitung. — L’Allemagne apporte son expérience, la Roumanie ses richesses naturelles. On est en droit d’espérer que le résultat sera tout autre chose qu’une simple addition des forces économiques des deux pays. » Lire les premières lignes

  p. 199-212
  p. 213-235

Jusqu’à l’époque du conflit sino-japonais de Mandchourie de 1931-1932, l’attitude des Puissances occidentales avait été un facteur décisif dans les grandes crises d’Extrême Orient. L’intervention de la Russie au lendemain de la victoire du Japon sur la Chine en 1895, celle de la Grande-Bretagne au lendemain de la victoire du Japon sur la Russie en 1905, celle des États-Unis au lendemain de la grande guerre et de l’occupation du Chantoung par le Japon, avaient contribué à modérer le vainqueur, à le faire renoncer à certains résultats de sa victoire. En 1931-1932, pour la première fois, la pression collective des puissances occidentales, exercée par l’intermédiaire de la Société des Nations, fut sans résultat. Lire les premières lignes

  p. 237-262
  p. 263-281
  p. 283-303

L’importance de la Défense aérienne du territoire n’est plus à démontrer. Lire les premières lignes

  p. 305-321

Chroniques

  p. 321-326

Dans quelle mesure la répudiation de l’accord naval anglo-allemand du 18 juin 1935, annoncée par le chancelier Hitler dans son discours du 28 avril dernier, est-elle susceptible de modifier la proportion actuelle des forces maritimes des deux puissances, au moins pour un proche avenir ? Lire les premières lignes

  p. 327-330

Le plan d’occupation de Prague avait prévu que des avions militaires allemands lâcheraient huit bataillons de fusiliers-parachutistes pour investir la capitale tchèque ; mais les bourrasques de neige ayant interdit toute évolution aérienne, l’intervention de cette infanterie de l’air fut rendue impossible. Lire la suite

  p. 331-332
  p. 333-337

Bibliographie

Jean-Edouard Spenlé : La pensée allemande, de Luther à Nietzsche  ; Éditions Armand Colin, 1934 ; 199 pages

Une illusion naturelle consiste à croire qu’un officier ou un groupe d’officiers, en s’aidant du seul bon sens et sans recourir à raide de la pensée philosophique moderne, est en mesure de parvenir assez aisément à une interprétation générale des données de l’expérience guerrière – de plus en plus complexe et de moins en moins immédiate – et d’en tirer un système militaire pleinement intelligible et efficace. Une illusion de même ordre consiste à s’imaginer que, grâce au même bon sens et sans avoir longuement médité aux sources principales de la pensée allemande, on est capable de comprendre et de juger assez facilement la valeur de la doctrine militaire de nos voisins d’outre-Rhin. Dans l’un et dans l’autre cas, à moins d’être soi-même un grand philosophe, ce qui est assez rare, on risque fort de n’aboutir qu’à un système ou à une vision simplistes. Lire la suite

  p. 338-338

Henri Bouché : « Comment l’aviation italienne organise le contrôle de la Méditerranée »  ; in L’illustration ; 22 avril 1939 ; 4 pages

Au lendemain de l’occupation armée de l’Albanie, M. Henri Bouché expose les conditions dans lesquelles l’Italie exerçait, depuis 1927, le monopole de l’activité commerciale aérienne sur le territoire albanais. Il montre comment l’Italie tient le contrôle absolu de la Méditerranée centrale, de Gênes à Tunis, de Syracuse à Tripoli, et il étudie avec précision le dispositif italien de surveillance mis en place pendant la guerre espagnole. Puis, il examine l’activité aéronautique de l’Ala Littoria vers la mer Noire, la Grèce et le Moyen-Orient, l’Afrique orientale et la Côte des Somalis (notamment ligne Addis-Abeba–Djibouti). Article d’intérêt actuel où est évoquée la méthode italienne d’association de l’aviation militaire et de l’aviation marchande.

  p. 339-339

Revue Défense Nationale - Juin 1939 - n° 002

Revue Défense Nationale - Juin 1939 - n° 002

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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