À propos du Pacte d'acier, ou pacte germano-italien, signé le 22 mai 1939 à Berlin par les ministres des Affaires étrangères allemand (Ribbentrop) et italien (Ciano), qui scelle officiellement l'union des forces de l'Axe.
Militaire
Nous avons eu l’occasion de souligner, dans cette chronique, le rôle important assigné à l’Italie par M. Hitler dans ses plans stratégiques pour la conquête de l’hégémonie mondiale. Le « pacte d’amitié et d’alliance » germano-italien marque un nouvel effort du dictateur pour lier Rome au côté de l’Allemagne, l’obliger d’abord à remplir sa mission de flanc-garde fixe et à couvrir le Reich vers le sud, ensuite à remplir sa mission de flanc-garde mobile et à couvrir la progression de la croix gammée vers l’Orient.
Quelle est la valeur pratique de ce pacte ? En quoi accroît-il la solidité du bloc italo-allemand ? Telle est la question qui se présente actuellement à la réflexion. Pour y répondre il faut évidemment examiner les termes de l’accord, non pas avec notre mentalité de Français, mais avec celle de ses signataires et surtout de ses instigateurs.
Pour nous, les relations entre les peuples libres, comme entre les individus libres, se fondent sur le droit. Toute déclaration incluse dans un traité que nous signons a donc une valeur d’acte. Les dirigeants allemands, héritiers des traditions prussiennes, respectent avant tout, non pas la liberté et la dignité humaines, mais la puissance et la force ; elles seules créent le droit ; les peuples faibles doivent s’incliner devant les peuples forts et leur faire place. C’est la loi de nature. Un engagement, un contrat n’a donc aucune importance ; il n’est que la constatation éphémère d’un état de fait et n’a plus de valeur dès que les circonstances ou les rapports des forces varient.
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