La défense passive en Angleterre

Comme les autres États, l’Angleterre, a estimé qu’il était indispensable d’organiser la protection contre le danger aérien ; c’est le ministre de l’Intérieur qui a primitivement reçu mission de préparer la défense passive ; mais, depuis septembre 1938, cette tâche a été confiée à un ministère spécial : le ministère de la Défense civile (dont le titulaire est Sir John Anderson).

Le personnel est recruté uniquement parmi les volontaires qui, après avoir satisfait à un examen spécial, perçoivent une gratification (sorte de prime d’engagement).

Les masques sont distribués gratuitement à toute la population. Après essai, ils sont stockés et entretenus par l’État.

Les efforts du Gouvernement portent d’autre part sur la protection contre le feu et contre les explosifs :

– développement des services des pompiers,
– construction et aménagement d’abris et de tranchées.

Comme les pouvoirs publics ne peuvent assumer la protection de tous les citoyens, les mesures complémentaires ci-après ont été décidées :

1° protection des ouvriers : sous la responsabilité de l’employeur ;

2° protection de la population à domicile (sous-sols ou rez-de-chaussée renforcés pour les immeubles importants ; abris spéciaux en acier, de construction rapide, pour les maisons légères) aux frais des habitants quand ils ont un revenu d’au moins 45 000 francs, de l’État dans le cas contraire.

3° protection des citoyens surpris dans les rues : abris publics (tranchées, vastes sous-sols, garages souterrains…) dont l’aménagement est payé partie par l’État, partie par les municipalités.

Des crédits importants sont envisagés pour la Défense passive : plus de 65 millions de livres (11 milliards et demi de francs) ont été demandés au chancelier de l’Échiquier.

L’éloignement et la dispersion de la population de certaines grandes villes ont été prévus. Déjà en septembre 1938, où la rentrée des classes avait eu lieu, les mesures d’évacuation ont été appliquées aux élèves des cités anglaises.

L’aviation militaire polonaise

En temps de paix, l’armée de l’air polonaise, actuellement commandé par le général Kalkus, est rattachée au ministère des Affaires militaires. Les troupes et services sont répartis en deux « groupes aériens » dont chacun comprend 3 régiments mixtes d’aviation et 1 bataillon d’aérostation. Chaque régiment compte 2 ou 3 divisions à 3 escadrilles.

En temps de guerre, le commandant de l’aéronautique militaire serait subordonné à l’inspecteur général des forces armées. Les régiments seraient dissociés à la mobilisation en :

– escadrilles de renseignement et de chasse (mises à la disposition de l’armée de terre et de la DAT) ;
– escadrilles de reconnaissance et de bombardement (qui restent à la disposition du commandement).

L’aviation militaire polonaise dispose à l’heure actuelle d’un matériel de qualité moyenne ; mais les usines nationales de construction d’avions PZL ont présenté des appareils dont les performances annoncées seraient comparables à celles des meilleurs types connus à l’étranger. Il est vraisemblable que la construction de ces avions nouveaux sera poussée activement grâce à l’emprunt intérieur ouvert par le gouvernement polonais d’avril à juin dans le but de rénover et d’accroître considérablement les forces aériennes et antiaériennes. ♦