Maritime
La Revue des Questions de défense nationale a, dans son dernier numéro, sous la plume autorisée du vice-amiral Richard, souligné et commenté l’importance de la rencontre du cuirassé de poche Admiral Graf Spee, devant le Rio de la Plata, le 13 décembre 1939, avec trois croiseurs légers britanniques, suivie, le 17 à 19 heures, du sabordage du navire allemand par son propre commandant, et, trois jours après, par le suicide spectaculaire de ce dernier, le capitaine de vaisseau Langsdorff.
Ce n’est pas seulement une perte matérielle considérable pour la marine du Reich, pauvre en unités armées de grosse artillerie ; elle avait évidemment mis des espoirs exagérés dans l’utilisation à une guerre de course, rénovée et — espérait-elle — bien plus dangereuse qu’en 1914, de ces bâtiments cuirassés à vaste rayon d’action. L’amiral Richard a dit ce qu’il fallait penser de ce type hybride et des prétentions démesurées de l’Amirauté allemande.
L’oraison funèbre officielle, consacrée à la mémoire du commandant du navire, sous la forme d’un bref communiqué publié par le Commandement suprême de la marine allemande, a essayé de donner le change et de jeter un voile sur les circonstances troubles, décevantes pour le peuple allemand, qui ont entouré le suicide de l’officier de marine. « Fidèle à la vieille tradition du corps d’officiers dont il a fait partie pendant trente ans, le capitaine de vaisseau Langsdorff, comme soldat et comme héros, a rempli l’attente du Führer, du peuple allemand et de la marine allemande. »
Il reste 82 % de l'article à lire